•  

    Episode 2

     

    Lorsque Nanami commença à jouer le morceau de Rachmaninov accompagné de Yuki Sensei au piano, elle sentit presque aussitôt une vague de bonheur la traverser et l’envahir toute entière…Elle jeta un regard en coin vers lui, et contempla un instant son jeu comme s’il s’agissait d’un merveilleux feu d’artifice, puis elle reporta son regard sur la partition pour ne pas perdre le fil et la musique la transporta dans un autre monde. Elle avait l’impression d’être loin, très loin de cette salle, perdue quelque part dans un magnifique champ de fleurs soufflé par la brise…Elle ferma les yeux, le cœur vibrant dans sa poitrine et jeta un regard vers Yuki. Il l’a regardait, un doux sourire aux lèvres et elle eut la certitude que le morceau l’avait entraîné lui aussi comme elle avait été elle-même entraînée…

    Lorsqu’ils jouèrent enfin la dernière note, Nanami essuya les larmes qu’elle n’avait put contenir et se tourna vers Yuki.

    Il releva la tête vers elle et soupira avant de sourire doucement

    -         Pas mal, dit il

    Elle pouffa doucement et s’asseya à côté de lui en soupirant.

    -         Vous direz toujours « pas mal » ? plaisanta t-elle, même si je devenais une star internationale vous ne me direz jamais « Ouah c’était excellent » !

    Il soupira, amusé et tourna le regard vers elle.

    -         Même si tu devenais le plus grande virtuose de tout les temps, je ne te dirais jamais autre chose que « nul » ou « pas mal », fais toi une raison et c’est pareil pour les maths !

    -         Comment ça ?

    -         Tu es d’une nullité prodigieuge, sérieusement je n’ai jamais connu d’élève qui vaux 2,5 / 100 en maths !

    -         Mais je suis parfaite en langue alors ça compense ! se défendit elle

    -         C’est pas faux, dit il en prenant un air songeur, il n’empêches que tu es nul !

    Elle grimaca.

    -         Vous êtes dur, sensei…Pourquoi vous ne l’êtes pas aussi avec les autres élèves ? C’est pas juste !

    -         C’est parce que tu es la dernière de la classe à MON cours, difficile de pas te prendre en grippe ! Et en plus tu n’es jamais concentrée, tu passes ton temps à révasser !

    -         C’est parce que je m’entraîne si dur au violon que je me couche tard ! dit elle avec un grand sourire

    Il prit un air blasé.

    -         Bonne réponse, marmonna t-il

    Elle ria, un silence embarrassant s’installa et elle baissa la tête.

    Puis elle sourit et releva la tête.

    -         En tout cas, dit elle, je n’ai jamais pris autant de plaisir à jouer de ma vie…

    Il la dévisagea, intrigué et elle lui fit un sourire resplendissant.

    -         Sincèrement, c’était magique, murmura t-elle en le regardant dans les yeux, merci beaucoup…

    Elle s’attendait à le voir répondre à son sourire ou lui renvoyer son remerciement, mais certainement pas à le voir détourner brusquement la tête, les yeux fuyants.

    -         Sensei ?

    -         Bon, dit il soudain en se relevant vivement, j’ai à faire alors je te donne le morceau suivant que tu dois travailler et on s’arrêtera là pour aujourd’hui !

    -         Déjà ? s’étonna t-elle en le voyant sortir une partition de son sac

    -         Je n’ai pas le CD, dit il, écoutes le morceau sur Internet le temps que je le trouves et que je l’achètes !

    -         Non non, ne vous gênez pas, Internet ira très bien !

    Il lui donna la partition, Nanami chercha à croiser son regard mais il l’évita ouvertement, elle déglutit et le regarda mettre son manteau, intriguée.

    -         Entraîne toi dur pour le cours d’après demain, dit il en fermant sa sacoche, on se voit demain au lycée, n’oublies pas de réviser pour le contrôle.

    Et il sortit en fermant la porte.

    Elle se mordilla la lèvre, le cœur douloureusement serré dans sa poitrine.

    Qu’avait elle encore fait comme bêtise ? Peut être avait elle mal jouer mais qu’il n’avait pas osé le lui dire en voyant son enthousiasme…

    Ou bien peut être commençait il à en avoir assez de lui donner des cours…

    Elle secoua la tête pour s’empêcher de penser.

    Voilà deux semaines qu’elle le connaissait et c’était la première fois qu’il avait agit ainsi à son égard…

    Lorsqu’elle rentra chez elle, elle se repassa désespérément leur discussion dans sa tête sans parvenir à comprendre…

    -         Ah, tu es rentré ?

    Nanami sursauta et vit sa sœur se servir un verre de champagne d’un air déprimé.

    -         Tu m’as fait peur…Je croyais que tu ne rentrai pas cette nuit…fit Nanami en s’asseyant à côté d’elle

    -         Changement de dernière minute, marmonna t-elle, mon copain a annulé notre rendez vous…

    -         C’est ça qui te déprime ? ria t-elle, il t’en faut peu, il était peut être fatigué ou…

    -         Non, je le sentais un peu distant depuis quelque temps…

    -         Comment ça ?

    Yuka finit son verre et se resservit.

    -         Je ne sais pas trop comment expliquer ça mais…En gros j’ai l’impression qu’il ne m’aime pas comme je l’aime…

    -         C’est peut être parce qu’il est moins démonstratif que toi…tenta Nanami

    -         Non…Je lui ai avoué que je l’aimais la semaine dernière, il a parut un peu surprit et a hoché la tête sans répondre…S’il m’aimait il m’aurait au moins dit « moi aussi »…

    Yuka poussa un profond soupire et se passa une main sur son visage.

    -         Si ça avait été un autre je l’aurais déjà largué, je déteste les histoires prises de tête…

    -         Alors pourquoi tu restes avec lui ?

    -         Je l’aime Nana…Murmura t-elle, quand je te disais que cette fois j’étais vraiment tombé amoureuse, j’étais sérieuse…Je n’ai jamais aimé comme je l’aime lui…

    Nanami l’a regarda tristement et baissa la tête.

    Elle avait toujours pensé que l’amour était un sentiment merveilleux qui rendait les gens plus fort…

    Mais elle venait de comprendre que ce sentiment pouvait également rendre n’importe qui vulnérable…Triste…Désespéré…

    Elle embrassa la joue de sa sœur et la prit dans ses bras, le regard humide…

    Je comprends ce que tu ressens…

     

     

    Le lendemain, alors qu’elle était en plein contrôle, il lui était impossible de se concentrer…

    Elle ne pouvait s’empêcher de jeter des regards vers Yuki Sensei.

    Elle se sentait ridicule d’aimer un professeur, jamais il ne pourrait la voir autrement que comme une gamine, elle le savait, mais ses sentiments ne cessaient de devenir plus forts de jour en jour…comme s’ils se moquaient des interdits ou de la logique…

     

    Il leva les yeux de ses cahiers pour jeter un œil vers la classe et croisa son regard, elle rougit mais parvint à ne pas détourner les yeux.

    Il tiqua légèrement au niveau du sourcil et déglutit avant de détourner vivement les yeux…

    Elle le regarda encore un moment et rebaissa la tête vers la copie…

     

    Il continua à éviter son regard le reste de la journée ainsi que le lendemain et durant son cours de violon, il ne lui donnait que quelques instructions de temps en temps sans donner ses critiques habituelles puis il partit sans la féliciter de ses efforts…

     

    Nanami passa le week end à déprimer et à jouer des morceaux tristes au violon. Elle ne supportait plus cette situation…Elle voulait lui envoyer un e-mail pour lui demander ce qui n’allait pas, mais elle n’en trouva pas le courage…

    Elle avait beau retourner le problème dans tout les sens, elle ne parvenait toujours pas à comprendre la raison de ce comportement… Et les larmes de sa sœur ne l’aidaient en rien à améliorer son humeur…

     

    Elle se rendit pourtant à son cours de violon le lundi suivant.

    Il semblait tourmenté et elle comprit alors qu’il devait avoir des problèmes personnels qui le poussait à être distant…

    Elle attendit un sentiment de soulagement qui ne vint pas…Car elle se mit à s’inquiéter pour lui. Pour quelle raison était il ainsi ? Etais ce grave ? Pouvait elle l’aider ?

     

    Elle savait qu’elle ne pouvait rien faire…Mais ce fut plus fort qu’elle…

    Elle voulait le prendre dans ses bras et le réconforter…

    Porter avec lui sa peine et ses problèmes…

     

    Lorsqu’il lui demanda de commencer, elle s’asseya à côté de lui sans réfléchir et se mit à jouer. Malgré quelques petites fautes, le morceau tenait à peu près la route.

    Mais ses mains tremblaient beaucoup trop…Et son cœur battait beaucoup trop fort…

    Soudain, elle écarquilla les yeux et son morceau s’arrêta sur une fausse note…

    Je rêve ou il me caresse les cheveux ?

     

    Son cerveau et son cœur étaient en ébullition, elle déglutit et tourna doucement la tête vers lui…

    Son regard était à la fois perdu et tourmenté, jamais elle ne l’avait vu ainsi…

    Et il continuait à lui caresser délicatement les cheveux...

    -         Dis moi ce que je dois faire, murmura t-il d’une voix rauque

    Elle le dévisageait sans comprendre, le cœur battant à tout rompre.

    Elle sentit alors qu’il glissait sa main tremblante sur sa nuque, puis il appuya son front contre son épaule.

    Choquée, elle resta longuement immobile, sans parvenir à parler, ni même à penser…

    Elle savait que ce n’était pas convenable pour un professeur d’agir ainsi, mais à cet instant, elle se moquait royalement des convenances.

    Tout ce qu’elle sentait, c’était la main de Yuki sensei sur son cou et sa nuque, son front contre son épaule et son odeur qui l’entourait comme un nuage…

    Elle ferma les yeux, le cœur complètement déchaîné et appuya sa tête contre la sienne…

     

    Ils restèrent un long moment ainsi, sans bouger, puis, Yuki se redressa, le regard à la fois honteux et fuyant.

    -         Désolé…Je te demande pardon…Dit il

    Elle déglutit et hocha la tête, un sourire polie aux lèvres

    -         C’est rien…Ne vous inquiétez pas…

    Il passa une main sur son visage et se releva pour aller chercher son violon qu’il avait posé sur la table.

    -         Bien, continuons, dit il

    Il parut redevenir normal durant le reste du cours, il lui donnait des conseils, critiquait lorsqu’elle ratait et la félicitait lorsqu’elle réussissait.

    Elle eut alors l’impression que tout rentrait dans l’ordre, mais il évita de nouveau son regard lorsqu’elle lui dit au revoir avant de rentrer chez elle.

     

    Ce soir là, lorsqu’elle se coucha, un seul moment la hanta…Celui ou il s’était appuyé contre elle.

     

     

    -         Nanami, pourras tu préparer un bon dîner ce soir ? lui dit sa sœur alors qu’elles prenaient leur petit déjeuner.

    -         Pourquoi ? Tu as des invités ?

    -         Oui, mon copain…

    Nanami eut un grand sourire.

    -         ça s’est arrangé entre vous ?

    -         Pas trop non…En fait, je suis allé chez lui hier et il m’a ouvertement repoussée quand j’ai voulut faire l’amour avec lui, j’ai pleuré et je lui est dit de m’expliquer exactement pourquoi il était si distant depuis plusieurs jours et il m’a avoué qu’il ne peut pas répondre à mes sentiments parce qu’il est tombé amoureux de l’élève dont il s’occupe au conservatoire.

    Nanami écarquilla les yeux.

    -         De son élève ? Sérieux ? Tu ne m’avais pas dit qu’il était prof !

    Yuka haussa les épaules comme si cela n’avait pas d’importance.

    -         Bref, il m’a dit qu’il lui fallait du temps pour remettre de l’ordre dans sa tête et tout et je lui ai proposé de m’utiliser en substitut le temps qu’il l’oublis, il a refusé net mais j’ai pleuré comme une madeleine, il a finit par céder et je l’ai invité à dîner à la maison.

    Nanami la dévisagea en secouant la tête.

    -         Tu vas souffrir encore plus Yuka chan…Ce n’est pas une bonne idée, s’il te dit qu’il aime quelqu’un d’autre, laisses tomber…

    -         Non, c’est hors de question ! dit elle vivement, je le ferais tomber amoureux de moi, tu verras, jamais personne ne m’a échappé jusqu’à présent, ce n’est pas lui qui va me snober ! Il craquera, tu verras !

    Nanami était sceptique, mais elle espérait de tout son cœur que sa sœur allait réussir à conquérir son cœur. Elle détestait la voir si malheureuse…

    -         Je vais préparer des petits plats en rentrant, lui dit elle

    -         Oh merci, ma chérie ! s’exclama t-elle en lui embrassant la joue, tu pourras dîner avec nous ? Peut être que faire la connaissance de ma petite sœur nous rapprochera !

    -         J’ai pas envie de tenir la chandelle, plaisanta t-elle

    Yuka éclata de rire.

    -         Mais non, ne t’inquiètes pas, allez, après tout ça sera ton futur beau frère, tu aura intérêt à bien t’entendre avec !

    Nanami pouffa

    -         Je vais faire de mon mieux…

     

     

    Jamais Yuki sensei n’avait été si distant avec elle que ce jour là, c’était comme si elle n’existait pas, ou qu’elle était invisible.

    Mais ce n’était pas cela qui lui faisait le plus de mal, c’était le voir discuter et sourire aimablement avec les élèves du lycée, tandis qu’elle, il l’évitait froidement comme si elle avait commis un crime impardonnable..

    Ce fut presque avec soulagement qu’elle rentra chez elle, elle s’activa à préparer pleins de petits plats japonais tandis que sa sœur se préparait dans la salle de bain.

    A peine eut elle fini de préparer la table que sa sœur venait de sortir de la salle de bain.

        -      Alors ? Comment je suis ? dit elle, un grand sourire aux lèvres.

    Nanami se demanda alors pourquoi elle n’avait pas hérité d’au moins un tiers de son charme. Elle était magnifique, elle portait une robe rouge courte ouverte sur le côté qui mettait parfaitement sa poitrine et ses hanches en valeur. Elle avait bouclé ses cheveux et s’était maquillée avec le plus grand soin avant de s’asperger de parfum de marque.

    -         Va te pomponner toi aussi, lui dit elle

    -         Non non ça ira, ria t-elle

    Avec une bombe pareil j’aurai l’air ridicule si j’essayai de me faire belle…

     

    -         Je pourrai dire que c’est moi qui ai cuisiné ? dit elle soudain en joignant les mains en guise de prière, comme ça je montre sois disant passant que je sais cuisiner !

    -         Tu sais cuisiner ? la taquina t-elle

    -         Bien sûr ! s’exclama t-elle l’air faussement outrée, c’est juste que j’ai la flem, c’est tout !

    Nanami explosa de rire

    -         Alors ? Je peux ou pas ?

    -         Mais oui, idiote, pouffa Nanami comme s’il s’agissait d’une question stupide

    -         Merci, merci merci merci merci !

    Lorsque la porte sonna, Yuka sursauta et s’agita aussitôt.

    -         Tout est prêt ? Tu n’as rien oublié ?

    -         Mais oui

    -         T’es sure ? insista t-elle en proie à une crise de stress

    -         Mais oui, si je te le dis, allez, va lui ouvrir avant qu’il s’impatiente!

    -         Ah tu as raison ! s’exclama t-elle en se ruant à la porte.

    Nanami pouffa en la voyant s’arranger avant de se décider à lui ouvrir.

    Elle réalisa soudain qu’elle avait oublié de poser les baguettes sur la table.

    Mince !

    Elle se rua dans la cuisine et s’empressa de poser les baguettes tandis que sa sœur accueillait son petit ami.

    J’espère au moins qu’il est beau, pensa t-elle avant de retourner dans l’entrée pour voir le fameux amoureux de sa sœur.

     

    Mais lorsqu’elle croisa son regard, elle se dit qu’elle avait finalement bon goût.

    Il était grand, brun, svelte, mais son regard était étrange, il y avait comme un air vicieux, mais peut être n’étais ce que son imagination.

    -         Bonjour, lui dit il en inclinant la tête

    Elle cligna des yeux, sortant ainsi de ses pensées et s’inclina.

    -         Bonjour, répondit elle poliment, je suis contente de vous rencontrer, ma sœur m’a dit tellement de belles choses sur vous.

    Il eut l’air égaré et Yuka s’avanca en riant.

    -         C’est vrai, tu n’étais pas au courrant, je te présente Usui Kagesaki, Kagesaki, je te présente ma sœur, elle est mignonne, hein ?

    -         Et pas qu’un peu ! ajouta t-il vivement en la dévisageant

    Nanami ne comprenait pas trop ce qu’il se passait, ce qui amusa Yuka.

    -         J’avais demandé à mon copain d’inviter quelqu’un pour pas que tu ai l’impression de tenir la chandelle, expliqua t-elle

    Nanami cligna des yeux sans rien dire.

    -         Mon copain, c’est lui !

    Elle se poussa et Nanami put voir enfin l’homme qu’aimait sa sœur…

    Sur le moment, elle ne comprit pas. Que faisait Yuki sensei dans son appartement ? Puis tout fut clair, elle sentit son visage se vider de son sang.

    Oh non, c’est pas vrai…Mon Dieu, dites moi que je rêves !

    Les yeux de Nanami balayèrent la pièce comme pour s’assurer que tout était réel.

    Impassible en apparence, Yuki lui sourit poliment en inclinant la tête.

    -         Nanami, je te présente mon copain, Kazuya Yuki, Yuki-kun, je te présente ma petite sœur, Nanami Usami.

    Elle se ressaisit et s’inclina

    -         Enchanté, dit elle d’une voix tremblante

    -         Moi de même, répondit il

    -         Bon, je vous ai préparé un festin, j’espère que vous avez faim ? fit joyeusement Yuka

    -         Je suis affamé, fit Usui

    -         Alors allons y ! s’exclama t-elle en marchant d’un pas dansant vers la salle à manger

    A cet instant, Nanami croisa le regard de Yuki et vit le masque tomber. Il était aussi surpris et choqué qu’elle…

    Elle baissa la tête et il passa devant elle pour pénétrer dans la salle de bain, elle sentit son odeur au passage et dut se mordre la langue pour ne pas pleurer…

    Pourquoi ?

    Pourquoi ?

    Yuka sortait tout les soirs, elle rencontrait chaque jour des hommes différents, tous plus beau les uns que les autres alors pourquoi ? Pourquoi fallait il que ce soit lui ?

     

    Elle ne parla pas durant tout le dîner, Seuls Yuka et Usui lançaient des sujets de conversations. Sensei et Nanami avait les yeux rivés sur leurs assiettes.

     

    Enfin, à la fin de la soirée, ce fut Yuki qui se leva en annonçant qu’il était temps de partir.

    -         Oh non, restes encore un peu, fit Yuka en se pendant à son bras

    Ce geste agaca Nanami et elle détourna les yeux.

    -         Non, il est tard et vous devrez vous lever tôt demain matin, toi tu as ton travail et ta sœur, le lycée

    -         C’est vrai mais…Tu ne veux pas passer la nuit ici ? insista t-elle

    Il jeta un regard furtif vers Nanami et baissa les yeux.

    -         Non, pardon mais je rentre…

    Et il se dirigea vers l’entrée, suivit de près par sa sœur.

    Nanami déglutit et se leva pour débarrasser.

    -         Nana-chan, viens dire au revoir, lui dit sa sœur

    Elle soupira de dépit et les rejoignit à contre cœur à l’entrée.

    -         Au revoir, faites attention en rentrant, dit elle en inclinant doucement la tête, les lèvres pincées et les yeux figés sur le sol

    -         Je pourrai passer te voir un jour ? dit Usui

    Elle hocha distraitement la tête et tourna les talons, plus pour se sauver que pour débarrasser la table.

    Lorsqu’ils furent partis, sa sœur poussa un profond soupire.

    -         Alors ? dit elle, Alors ?

    Oh non, épargnes moi ça…

    -         Alors quoi ? marmonna t-elle en mettant la vaisselle dans l’évier

    -         Et bien qu’est ce que tu en penses ?

    -         Qu’est ce que je pense de quoi ?

    -         Mais enfin, de lui, voyons ! De lui !

    -         Ah…Marmonna t-elle en prenant une éponge pour nettoyer la table

    -         N’est il pas le garçon le plus beau que tu n’as jamais vu de ta vie ?

    Nanami parvint à s’arracher un petit sourire.

    -         Alors, alors ?

    -         Oui, il est pas mal…

    -         Pas mal ? Tu rigoles ? Il est magnifique, oui ! Avoues le !

    Nanami s’humecta les lèvres et se détourna pour faire la vaisselle.

    -         Il faudra organiser un autre dîner comme ça, c’était sympa, dit Yuka en se libérant de ses collant et de sa robe

    Nanami se sentait complètement vide, n’attendant que le moment de pouvoir regagner sa chambre… Mais à son grand soulagement, Yuka se dirigea vers la salle de bain et se démaquilla.

    -         Oh mince, Yuki Kun a oublié ses clés !

    Nanami termina la vaisselle et s’essuya les mains.

    -         Tu n’as qu’à descendre les lui rapporter pour qu’il n’ait pas à remonter, marmonna Nanami

    -         Non, vas y toi, je me suis démaquillée !

    Nanami retint sa respiration.

    -         Tu déconnes ?

    -         Mais si, vas y, je ne peux pas me montrer devant lui sans maquillage !

    Elle soupira et sortit d’un pas traînant avant de descendre les escaliers.

    A peine avait elle descendu un étage qu’elle tomba nez à nez avec lui.

    Ils se figèrent et elle détourna les yeux.

    -         Vous…Vous avez oublié vos clés…Murmura t-elle en lui tendant le trousseau

    -         Oui…Merci, dit il

    Les doigts de Yuki se tendirent vers les clés et effleurèrent les siens, là, Nanami leva les yeux vers lui…

    Ils se dévisagèrent longuement et ce fut lui qui baissa la tête en premier.

    -         Pardon, murmura t-il, mais si bas qu’elle crut avoir mal entendu.

    Puis, il tourna les talons et descendit les escaliers.

    Nanami se mordilla la lèvre inférieure et retourna à l’appartement.

    Non, elle ne devait pas pleurer, elle le fera plus tard…Plus tard, lorsqu’elle se couchera dans l’intimité de sa chambre…

     

    Pour la première fois, elle ne voulut pas faire de violon avant de dormir…Tout ce qu’elle désirait…C’était pleurer…

    Elle s’affala sur son lit et poussa un profond soupire.

    Pourquoi ? Se demandait elle encore et encore

    Soudain, la voix de sa sœur lui traversa le cerveau et elle se redressa vivement.

    Il m’a avoué qu’il ne peut pas répondre à mes sentiments parce qu’il est tombé amoureux de l’élève dont il s’occupe au conservatoire.

     

    « de l’élève dont il s’occupe au conservatoire ».

     

    Elle mit la main sur sa bouche, les yeux ronds, il n’avait qu’une élève au conservatoire…Et c’était elle !

     

    Non, impossible, et si c’était juste une bonne excuses pour rompre avec elle ? Cela ne pouvait être que cela…

    Et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher d’espérer que ce soit vrai…Elle se sentit alors honteuse, méchante et mesquine…

     

    Les larmes furent alors incontrôlables…


    votre commentaire
  •  

    Violin & Love

     

    Episode 1

     

    La lumière du matin se fraya un chemin à travers les rideaux de la chambre. Nanami Usami dormait paisiblement, les cheveux emmêlés retombant sur son visage et le drap à moitié tombé sur le sol.

    Lorsque les rayons du soleil se posèrent sur son visage, elle tira le drap sur sa tête.

    Soudain, la porte s'ouvrit avec fracas, c'était sa grande soeur, Yuka Usami. Grande, classe, sublime, elle n'avait jamais eu aucun complexe avec son physique que certain qualifiaient de "parfait".

    -         Allez la marmotte, c'est la rentrée aujourd'hui, debout! dit elle en ouvrant les rideaux

    Mais elle pesta et faufila sa tête sous l'oreiller.

    Yuka retira le drap et l'oreiller, faisant pester Nanami qui se roula aussitôt en boule.

    -         Magnes, je vais être en retard à mon travail à cause de toi sinon!

    Aucune réaction.

    Yuka soupira et prit une bouteille d'eau.

    -         Tu ne me laisses pas le choix...

    Elle l'ouvrit et l'a renversa sur elle.

    Nanami se redressa en sursaut, complètement trempée.

    -         Mais qu'est ce qu'il t'a prit?

    Yuka lui saisit le poignet et l'attira vers la salle de bain avant de claquer la porte derrière elle.

    -         Et pas trois heures! lui lança t-elle avant de s'éloigner

    Nanami marmonna des menaces de mort en se libérant de son pyjama et grimpa dans la baignoire pour se laver.

    Elle adorait sa soeur mais parfois elle avait de furieuses envies de la voir suspendu à un rocher au sommet d’une immense chute d'eau...

    Elle songea alors qu'elle avait son cours de violon après les cours et cela lui donna un sourire béa...

    Le violon, c'était toute sa vie, la seule chose qui lui procurait un réel plaisir.

    Elle se mit à chantonner joyeusement en se nettoyant le corps.

     

    Elles vivaient seules dans l'appartement depuis le divorce de leurs parents. Leur père était le directeur d'une puissante entreprise automobile et leur mère était hôtesse de l'air, elle voyageait donc très souvent, au point qu'elle ne rentrait pratiquement jamais.

     

    Lorsqu'elle fut prête à partir, elle alla rejoindre sa soeur qui l'attendait dans l'entrée.

    -         Hm mm, jolie coiffure...

    Nanami se tourna vers son reflet et vit que se cheveux étaient complètement en bataille.

    -         Pas plus que d'habitude, marmonna t-elle pour sauver la face en ouvrant la porte d'entrée pour sortir

    Yuka pouffa et Nanami la dévisagea plus intensément.

    Sa soeur avait vraiment une mine radieuse et s'était maquillée presque trop mais l'éclat de son regard était tel qu'on le remarquait à peine.

            -     Qu'est ce qui t'arrive? lui dit elle

            -      Je suis amoureuse! répondit elle sans se faire prier pour lui raconter

            -      Encore? Oh c'est tout?

            -      Sale gamine, tu pourrais au moins faire semblant de t'y intéresser et me poser des questions pour en savoir plus!

            -      C'est que tu changes de copain comme de chemise alors à force tu comprends...

            -      Idiote! Cette fois, je suis sérieuse! Je suis vraiment amoureuse!

    Nanami lui lança un regard sceptique mais le regard brûlant et déterminé de sa grande soeur la fit rire.

            -      Bon raconte moi...

            -      Je l'ai rencontré en boîte avant hier!

            -      ça commence bien, marmonna t-elle

            -      Non mais vraiment, c'est vraiment quelqu'un de bien, il est magnifique, il est grand, bien foutu, cultivé et il sais joué trois instruments, le piano, le violon et la guitare!

    Une lueur s'éclaira soudainement dans le regard de Nanami.

            -       Je savais que ça allait te plaire, ria t-elle et il est vraiment très doué, il m'a fait une démonstration hier soir, j'étais vraiment bouche bée, il a un talent fou, il n'a pourtant que vingt trois ans!

    Nanami sourit.

            -        ça m'a l'air d'être une perle alors taches de ne pas le larguer avant de me l'avoir présenté!

            -        T'inquiète, celui là, je le garde, pouffa t-elle

    Elles montèrent dans le bus et s'asseyèrent à deux places libres dans le fond.

            -        Tu rentre tard ce soir? demanda Nanami

            -       Oui je sors en boîte avec mes copines et je vais sûrement le voir après son travail, il a deux emplois alors je ne peux pas le voir souvent...Et toi?

            -        Moi j'ai mon cours de violon ce soir alors je serais rentré pour 21h30. Tu ne dînes pas à la maison?

            -        Non, je mangerai au restaurant avec mes copines avant, alors ne fais à manger que pour toi

    Nanami soupira, elle n'aimait pas trop lorsque sa soeur la laissait seule lorsqu'il faisait nuit (ce qu'elle faisait souvent) mais elle n'allait pas l'empêcher de sortir, cela aurait été plutôt égoïste...

            -        C'est bientôt l'arrêt de ton lycée, dit Yuka

            -        Je sais...

    Lorsque le bus s'arrêta, Nanami se leva et sortit avant de marcher jusqu'à son lycée.

    Ses amies l'attendaient joyeusement devant le portail.

            -        Nanami chan! S’exclamèrent elles toute en chœur

            -        Salut les filles!

            -        Alors tes vacances?

    Leur conversation se poursuivit jusqu'à leur entrée dans la salle de classe.

            -        Il paraît qu'on a un nouveau prof de maths, cette année, dit Nina

            -       Oh non, j'en ai marre du changement...marmonna t-elle

            -        Pourquoi?

            -       Mon prof de violon m'a laissé tombé lui aussi...Il est repartit chez lui en Europe, du coup je vais avoir un remplaçant, mais je ne pense pas qu'il sera aussi gentil que lui...

            -       On sait jamais, ça sera peut être un beau mec sortit tout droit d'un manga! dit Mayu

            -        Tu rêves ou quoi? ria Nina, un prof de violon! Ça ne peut être qu'un vieux intello barbu!

    Elles explosèrent de rire.

    Le professeur entra soudain dans la classe, réclamant le silence et chaque élève alla s'asseoir à sa place.

    -         Avez vous passé de bonnes vacances? demanda t-il

    Ils répondirent tous en choeur combien ils n'auraient pas dit non pour avoir un mois de plus, il répondit qu'il n'aurait pas refuser non plus et la classe éclata de rire.

    -         Bien, un peu de sérieux, comme vous le savez, le professeur de mathématiques a donner sa démission avant les vacances, vous allez donc avoir cette année un nouveau professeur.

    Il se tourna vers la porte et hocha la tête

    -         Vous pouvez entrer.

    La porte s'ouvrit et un jeune homme en costume entra. Il était grand, les cheveux bruns légèrement trop loin, et une manière de marcher qui poussait à la fascination. Il était droit, le regard ferme mais pas du tout mauvais.

    -         Je vous présente votre nouveau professeur Yuki sensei!

    Toute les filles de la classe s'empressèrent de lui demander s'il avait une petite amie, le noyaient de compliments et de déclarations mais il ne montra pas le moindre embarras comparé au professeur principal qui semblait avoir honte du comportement de ses élèves.

    Nanami pouffa et le regard de Yuki sensei croisa le sien. Elle cessa aussitôt de rire et sentit un trouble quelque part au creux de son estomac. Quelque chose qui lui fit monter le rouge aux joues. Il détourna alors les yeux sans que la moindre expression ne se soit peinte sur son visage.

     

     

          -     Il est vraiment beau! S’extasièrent ses amies pendant l'heure du déjeuner

          -     C'est clair! Vous croyez qu'il a une copine! fit Nina

          -     Arrêtes de rêver, qu'il en ai une ou pas qu'est ce que ça va changer? Rétorqua Nika, il va pas te regarder pour autant!

          -     Bouh, t'es méchante!

          -     Nan, réaliste!

    Nanami sourit et engloutit une bouchée de riz en silence, le nouveau professeur avait fait ravage dans le coeur des lycéennes.

    Yuki Sensei était au coeur de toutes les conversations.

    -         Et toi, qu'as tu penser de lui, Nanami? demanda Nina

    Elle rougit légèrement et haussa les épaules, un peu gênée.

          -     Bah il est très beau, c'est sûr, mais il fait un peu peur non?

          -     Tu parles de son regard ferme et de sa prestance peut être, dit Mayu, mais c'est justement ça qui fait son charme!

          -     ça le rend sexy! s'extasia Nina

    Elles virent passer un élève de troisième année qui marmonnait des incohérences les yeux figés sur le sol en marchant à grand pas.

          -     Qu'est ce qu'il a? s'enquit Nanami

          -      Il a la rage parce que son fan club l’a laissé tomber pour Yuki sensei, ria t-elle

    Nanami fut surprise de l'apprendre, il était le garçon le plus populaire du lycée et il avait suffit d'une matinée pour le détrôner!

    Ce fait l'amusa car il avait pris la grosse tête l'année précédente et avait commencé à prendre ses camarades de haut.

     

    Après les cours, elle rentra chez elle pour se changer, prit son violon et repartit aussitôt pour le conservatoire.

    Elle était un peu anxieuse à l'idée de devoir travailler avec un nouveau professeur et son précédent commençait déjà à lui manquer mais elle s'efforça de ne pas y penser et de voir la chose positivement. Peut être allait il lui appendre des choses plus intéressantes que le précédent, peut être sera t-il plus gentil...

     

    Lorsqu'elle pénétra dans la pièce, elle était encore déserte.

    Elle sortit son violon et le mit contre son menton. Puisque son professeur n'était pas encore arrivé, autant s’échauffer.

    Elle ouvrit une partition au hasard et se mit à jouer le "violon pour concerto en D majeur (opus 61)" de Beethoven, très vite, elle n'eut pas besoin de regarder la partition tant elle connaissait le morceau par coeur. Elle se sentit alors transporter, elle ferma les yeux et joua comme elle l'avait toujours fait: avec passion.

    Voilà pourquoi elle aimait tant le violon, c'était la seule chose qui la faisait vibrer de l'intérieur, la seule chose qui lui procurait des émotions si fortes.

    Son professeur lui avait dit que sa façon de jouer était unique car elle devenait alors transparente, on pouvait déceler ses émotions rien qu'en la regardant jouer: la peine, la joie, la colère...

    A cet instant précis, elle se sentait bien, elle sourit et joua la dernière note doucement par un son mélodieux et coloré.

    Elle enleva son violon de son menton et soupira.

    -         Tu tiens le violon comme si tu essayais de faire tenir une bouteille d’eau en équilibre sur ton épaule! Retentit soudain une voix

    Elle sursauta et se retourna vivement vers la porte. Il avait appuyé son épaule contre le coin de la porte, les mains dans les poches.

    -         Mais à part ça, c’est pas mal, ajouta t-il en détournant la tête, et c’est très rare que je fasse un complimente à quelqu’un alors conserves le précieusement.

    -         Yuki sensei? s'exclama t-elle bouche bée

    Il fronça les sourcils.

          -    On se connaît ?...Ah tu es une de mes élèves au lycée?

          -    Heu oui, c'est ça... bégaya t-elle, que faite vous ici?

          -    Je donne des cours de musique en plus d’être prof de maths, dit il en s’avançant vers elle, les mains dans les poches.

         -    Ah bon ? Mais, le lycée est au courant ?

         -    Non, marmonna t-il, un peu mal à l’aise, et ça me gênerait que ça sa sache…Tu peux le garder pour toi ?

    Elle le dévisagea en silence et sourit

    -         C’est dommage, si les filles de l’école le savaient vous auriez énormément de demandes de cours particuliers

    -         C’est exactement ça que je veux éviter ! s’exclama t-il…ça serait invivable…Enseigner les Maths à des gamins qui n’aiment pas les calculs ne me dérange pas, mais enseigner la musique à des gens qui ne viennent que pour me voir…ça je ne le conçoit pas…

    Elle soupira et hocha la tête.

    -         Comme vous voulez, dit elle

    -         Merci, dit il avant de fermer la porte de la salle, passons, je t’ai observé pendant que tu jouais et ta manière de tenir le violon n’est pas bonne.

    -         Ah ? dit elle intriguée en remettant l’instrument contre son menton, on ne m’en a jamais fait la remarque…

    -         C’est parce que les sons que tu produis sont déjà beaux, la façon dont tu tiens le violon devient alors qu’un détail, expliqua t-il en l’aidant à le placer correctement, mais tu te fatigue plus facilement en le tenant de cette manière et ça gâche la troisième partie du morceau

    -         Ah ?

    Lorsqu’il saisit son poignet pour le placer correctement, elle sentit comme un trouble lui nouer la poitrine, elle leva les yeux vers son visage et baissa presque aussitôt la tête en sentant ses joues rougir.

    Lui, ne semblait pas le moins du monde troublé, il recula et regarda la manière dont elle tenait l’instrument avant de hocher la tête.

    -         Voilà, dit il, tu vas avoir du mal à t’y habituer mais entraînes toi le plus possible !

    -         Oui, dit elle

    -         Joue quelque chose !

    Elle hocha la tête, ferma les yeux pour se concentrer et joua un morceau d’Edward Elgar.

    Nanami eut du mal à garder cette position, mais elle réalisa vers la deuxième moitié du morceau que son bras ne fatiguait toujours pas, et cela lui permis de produire de longues et lumineuses notes pour clôturer le morceau.

     

    Elle ouvrit les yeux et regarda Yuki sensei qui s’était assis sur le banc du piano.

    Elle attendit le verdict, un peu anxieuse et le vit sourire pour la première fois depuis qu’elle le connaissait.

    -         Pas mal, dit il

    Nanami écarquilla les yeux, elle venait de sentir son cœur se renverser avec une telle brutalité qu’elle avait cru un instant faire un arrêt cardiaque.

    Cette sensation l’a fit paniquer, jamais elle n’avait ressentit cela de toute sa vie…

    -         Ton interprétation est encore un peu naïve mais ça apporte une touche d’originalité assez intéressante, il faudra que tu prennes garde à ne pas perdre ça avec le temps.

    Elle hocha la tête, les yeux rivés sur le sol. Elle avait peur de le regarder…

    -         Bien, maintenant que je connaît ton niveau, on va pouvoir se mettre sérieusement au travail, dit il en ouvrant un placard.

    Il en sortit un CD ainsi qu’une partition qu’il lui tendit.

    Elle les saisit et les regarda.

    -         Rachmaninov ? lut elle, un peu déconcerté, mais ce n’est pas un morceau pour piano avec orchestre ?

    -         Si, dit il

    -         Mais …

    -         Je t’ai donné la partition pour violon, dit il, lorsque tu seras prête, je me mettrais au piano on le jouera en duo. Qu’en dis tu ?

    Elle cligna des yeux, l’air surprise.

    Voilà donc sa manière de travailler…Il faisait en sorte que la musique soit travaillée en équipe et non d’élève à professeur. Ce changement était intéressant…

    Elle sourit et hocha la tête.

    -         Commençons, dit elle

     

    Mais ce morceau était plus compliqué qu’il n’y paraissait, elle faisait régulièrement des erreurs et grimaçait en arrivant au passage difficile.

    -         Tu veux que l’auditoire souffre avec toi ou quoi ? Arrête de faire des grimaces ! lui répétait il

     

     

    Finalement, lorsqu’elle rentra chez elle, elle s’affala sur son lit sans dîner, trop épuisée pour préparer quoi que ce soit.

    Elle posa son téléphone et songea que ses amies auraient payé cher pour être à sa place, elle avait non seulement Yuki sensei comme professeur particulier mais aussi son adresse e-mail et son numéro de portable.

    Elle avait toujours eu les coordonnées de ses professeurs de violon, c’était en effet utile pour prévenir si l’un d’entre eux est amené à être en retard ou absent, ce n’était donc pas une grande nouveauté mais c’était par contre la première fois qu’il ne s’agissait pas d’un vieux professeur barbu et agé…

     

    Le lendemain matin, elle vit que sa sœur n’était pas rentré, cela signifiait qu’elle avait passé la nuit chez son copain…

    Elle poussa un profond soupire et déjeuna seule avant de sortir en direction du lycée.

     

    Après avoir récupéré ses affaires dans son casier, elle marcha dans les couloirs en direction de sa salle de classe et vit Yuki sensei au loin.

    Lorsqu’il l’a vit, il s’arrêta et lui fit un léger sourire en inclinant la tête.

    Elle sentit son cœur bondir et répondit à son sourire, les joues rouges, puis il pénétra dans une salle et elle entra dans la sienne, d’un pas dansant.

    La bonne humeur venait de la regagner !

     

    Cet après midi là, Yuki sensei donna un cours de maths à sa classe. Elle le contempla et s’émerveilla de la finesse de ses doigts, de ses épaules carrés, de son visage merveilleusement bien dessiné, de sa voix grave, de sa manière de se tenir…

    Tout chez lui l’émerveillait et l’a fascinait…

     

    Mais elle ne comprit la nature de ce sentiment que la semaine suivante, lorsqu’elle arriva légèrement en retard à son quatrième cours de violon.

    Yuki sensei s’était mit à jouer un doux morceau au piano en l’attendant, et elle était restée à la porte pour le contempler.

    Il jouait avec une grâce et une maturité étonnante pour son jeune âge et cela ne le rendait que plus brillant…

    Elle s’appuya à la porte, les sens et le cœur en ébullition et ferma les yeux lorsque la signification de ce sentiment eut jaillit dans son esprit comme une douce évidence…

     

    Je l’aime… 


    votre commentaire
  •  

     

    Voici une histoire sur une jeune fille ordinaire qui se retrouve accidentellement dans le passé à l’époque des samouraïs, j’éspère que vous aimerez ! Bonne lecture !

     

    Sakura& the samouraï

     

    (One shot)

     

     

     

    -          Réveilles toi, la grosse !

    Sakura ouvrit brusquement les yeux et se retrouva allongée sur Maki, une de ses meilleures amies.

    -          Bon sang, mais pousses toi, tu m’écrases ! s’énerva t-elle

    -          Désolée !

    Elle se dégagea aussitôt en se frottant les yeux.

    -          C’est la dernière fois que je fais du camping avec toi ! râla Maki

    -          Quelle heure il est ? marmonna t-elle

    -          Cinq heures du matin, autrement dit, tu peux te rendormir !

    -          Parles moins fort, tu vas réveiller les filles !

    Elle jeta un œil vers ses deux autres amies et vit qu’elles dormaient à point fermé.

    -          Je croyais que tu allais t’arranger pour passer la nuit avec Mimori, fit Maki, ne me dis pas que tu as encore paniqué…

    Sakura grimaça et pensa tristement à son petit ami qui dormait dans la tante d’à côté avec ses copains.

    -          Oui, je voulais mais…Tu crois qu’il m’en voudra si je lui demande d’attendre encore quelques semaines ?...Voir quelques mois, ajouta t-elle d’une toute petite voix

    -          C’est toi qui vois, je te l’ai déjà dit, si tu te forces, c’est pas bon

    -          Oui je sais, mais il m’a dit qu’il n’allait pas attendre indéfiniment !

    -          S’il t’aime, il attendra, marmonna t-elle en se recouchant.

    Sakura la regarda un instant et appuya son menton contre ses genoux. Elle ne comprenait pourquoi elle ne parvenait pas à être prête.

    Toutes ses amies avaient déjà franchie le pas avec leurs copains, sauf elle…

     

    Elle prit le rouleau de papier toilette et sortit discrètement de la tante avec sa lampe torche.

    Elle alla se cacher dans les buissons un peu plus loin pour faire ses besoins et lorsqu’elle rattacha son pantalon, elle aperçue une lumière rouge au loin entre les arbres.

     

    Curieuse, elle s’avança minutieusement vers la lumière et vit un rosier. Un magnifique rosier, avec des roses rouges illuminée de lumière.

    Chacune éclairait autant qu’une allumette.

    Sakura n’était guère effrayée par cette incroyable découverte, au contraire.

    Elle voulut courir chercher ses amis mais elle craignait que le rosier ne disparaisse à son retour.

    Elle eut alors l’idée de cueillir une des roses.

    Elle fit attention aux épines et en prit une.

    A cet instant précis, son champ de vision sembla se réduire et elle se retrouva dans un vide d’une luminosité éclatante, seule avec le rosier.

    Elle paniqua et reposa précipitamment la rose sur le rosier, mais il était trop tard, et elle se retrouva aspirée dans celui-ci avec une vitesse surprenante.

    Sakura se sentit tournoyer à toute allure, elle était en proie à une terreur absolue, si puissante qu’elle se demandait comment son cœur pouvait il continuer à battre.

     

     

     

     

     

       *

    *    *

     

     

     

     

     

    Sakura ouvrit doucement les yeux et mit vivement son avant bras devant son visage pour se protéger de la lumière aveuglante.

    Elle se redressa et regarda aux alentours.

    Que s’était il passé ?

    Elle se rappela soudain du rosier et le chercha du regard, mais il n’était nulle part.

    -          J’ai dut rêver, marmonna t-elle en se levant, mais qu’es ce que je fais dehors ?

    Elle s’avança en regardant autour d’elle et cria :

    -          Maki ! Mimori !

    Mais personne ne lui répondit, elle réessaya, en vain.

    Et elle était incapable de se souvenir de quel côté ils avaient installé le campement.

    Elle soupira de dépit et s’avança en regrettant de ne pas avoir prit son portable. Elle tata sa poche mais ne sentit que son i-pod.

    Soudain, elle perçu un bruit confus. Elle tenta de s’en approcher et plissa les yeux en entendant des bruits de coups et des cris.

    Les garçons se battent ou quoi ?

    Elle courut vers le bruit en question et s’empressa de se cacher derrière un arbre.

    Il s’agissait de deux hommes vêtus de costumes anciens, un grand brun, aux environs de vingt ans, assez svelte et un autre, plus carré que lui et avec au moins dix ans de plus que son adversaire.

    Des samouraïs ? Ils tournent un film ?

    Le plus jeune lui mit un violent coup de coude au visage, et lui transperça le ventre avec son sabre.

    Son adversaire suffoqua et s’écroula sur le sol tandis qu’une mare de sang se répandait autour de lui.

     

    Sakura écarquilla les yeux et plaqua sa main sur sa bouche.

    Elle venait d’assister à un meurtre !

     

    -          Voilà ce qui arrive aux espions, dit le gagnant en lui fermant les paupières

     

    Mon Dieu, mon Dieu !

    Elle recula et tomba sur l’herbe.

    Le samouraï se tourna vivement vers elle, elle poussa un cri de terreur et se leva précipitamment en courrant aussi vite que le pouvait ses jambes.

    Elle détala comme une folle, à l’aveuglette. Les branches fouettaient son visage et ses bras. Ses chevilles se tordaient sur les pierres.

    Elle était incapable de formuler la moindre pensée cohérente.

    Seule son instinct de survie semblait la contrôler.

    Mais l’inconnu jaillit de nulle part devant elle, elle buta contre lui et tomba en arrière.

    Il la dévisageait, un sourire glacial au visage.

    -          Tiens, tiens, une autre espionne, dit il, tu as franchement cru que tu allais m’échapper, femme ?

    Elle tremblait de tous ses membres.

    -          Je…Je ne suis pas une espionne ! Je vous le jure !

    -          Tiens donc, qui pourrait roder autour de notre clan si ce n’est une espionne ?

    -          Je…Je suis arrivé ici par accident.

    Il prit un air septique et jeta un regard intrigué sur son jean et son tee-shirt rose.

    -          Qui es tu ? dit il

    -          Sakura Takada, répondit elle

    Il continua à regarder son accoutrement et releva les yeux vers son visage.

    -          D’où viens tu, femme ?

    -          Arrête de m’appeler femme! S’énerva t-elle, Tu te crois en quelle époque ?

    Il haussa les sourcils et elle sentit son cœur manquer un battement. Ce n’était vraiment pas le moment de faire la dure à cuir. Ce type était un assassin !

    Je ne veux pas mourir maintenant, je suis encore trop jeune !

    -          Je…Je viens de Tokyo…murmura t-elle

    Il fronça les sourcils

    -          C’est quoi ça ?

    -          La capital du japon…dit elle d’une voix hésitante

    Un long silence s’installa, puis il lui prit le poignet et la força à le suivre.

    -          Où tu m’emmenés ? paniqua t-elle

    -          Voir le maître, c’est lui qui décidera !

     

    Il l’emmena dans une grande demeure de l’époque, semblable à celles où vivent les yakuzas et la força à entrer avec lui dans une pièce.

    Là, il l’a relâcha, posa les genoux à terre et s’inclina, face à un homme d’environ une quarantaine d’années, vêtu d’un Kimono.

    -          Maître, j’ai trouvé cette femme dans nos terres.

    Il ne semblait pas sévère, mais il avait une prestance qui l’intimida, elle baissa les yeux lorsqu’il l’a regarda.

    -          Elle dit venir de Toko.

    -          Tokyo, le corrigea t-elle d’une toute petite voix

    Le maître s’approcha et l’a regarda.

    -          Comment t’appelles tu ? dit il

    -          Sakura Takada, monsieur, dit elle d’une toute petite voix

    -          Et où se situe Tokyo ?

    -          Il faut prendre l’autoroute pour ça, j’étais venu camper avec des amis.

    Il plissa les sourcils et échangea un regard interrogateur avec le jeune samouraï.

    -          Tu saurais nous dire où se situe cette…Heu, autoroute ?

    Elle secoua la tête

    -          Non monsieur, je ne sais pas où je suis, ni comment j’ai atterrit ici …

    Un long silence passa, Sakura attendit, les lèvres pincées lorsqu’une voix de femme cria :

    -          Chôko ?

    Ils se retournèrent et Sakura vit une femme en kimono, visiblement choquée, en train de la dévisager, en s’appuyant contre une armoire pour ne pas tomber à genoux.

    -          Ma petite fille, c’est toi ? Je savais que tu n’étais pas morte ! Je le sentais !

    Sakura la vit fondre en larmes et s’avancer vers elle.

    Elle se méprenait ! Cette femme la prenait pour sa fille ? Elle voulut lui dire la vérité mais elle lui saisit les mains en se laissant tomber sur ses genoux et pleura en les appuyant contre son front.

     

    Sakura écarquilla les yeux de panique et regarda les deux hommes, qui semblaient manifestement ne pas savoir comment réagir.

    La femme leva un regard brillant de bonheur et la dévisagea, comme si elle ne parvenait à le croire.

    -          C’est bien toi, ma petite Chôko, n’est ce pas ? Où étais tu passé pendant toute ses années ? Comme tu as grandis, tu es devenu si belle !

    Sakura n’eut pas le cœur de la contredire, elle se mit à genoux et la serra dans ses bras en jetant un regard impuissant vers les deux hommes.

    -          Oui c’est moi…Mère.

     

    *

    Vêtue d’un kimono, Sakura quitta la chambre de sa « mère » qui s’était enfin endormie et se dirigea vers la pièce où l’attendait le maître du clan.

    A peine fut elle entré, que le jeune samouraï s’était déjà jeté sur elle.

    Il l’attrapa par l’épaule et l’adossa brutalement contre le mur.

    -          Pourquoi as-tu fais ça, femme ? cria t-il, Madame est de constitution très fragile depuis que sa fille est morte, si on lui dit qu’elle s’est trompé, elle n’y survivra pas !

    -          Combien de fois vais-je devoir te dire de ne pas m’appeler « femme » !s’énerva t-elle en se dégageant de sa poigne J’ai un prénom, comme tout le monde ! Ensuite, que voulais tu que je fasse ? Elle pleurait de joie, j’étais coincée !

    -          Elle a raison, Ryu, soupira le maître

    -          Alors qu’es ce qu’on fait maintenant ? dit il en se retournant vers lui

    Le maître s’asseya en soupirant de nouveau

    -          Il n’y a pas d’autre choix, dit il, nous allons la garder

    -          Quoi ? s’écrièrent-ils à l’unisson

    -          Mais maître ! s’exclama Ryu, cette fille est probablement une espionne !

    -          Et moi je n’ai rien à voir avec vos histoires, s’exclama t-elle, j’ai une vie moi aussi, je vais au lycée, je n’ai peut être plus de parents mais j’ai des amies et j’ai la dernière saison de ma série qui va bientôt passer à la télé ! Je vais enfin savoir si Yuki va finalement retrouver Hinata ! Et je suis encore en suspense sur plein de mangas !

    Un silence s’installa et elle comprit qu’ils n’avaient absolument rien comprit à ce qu’elle venait de dire.

    -          Nous ignorons de quel monde tu viens, Sakura, dit enfin le maître, mais pour l’instant, tu dois rester ici…Il y va de la vie de ma femme.

    Elle les dévisagea à tour de rôle et demanda soudain :

    -          On est en quelle année ?

    Ryu prit un air interrogateur et répondit :

    -          1623, pourquoi ?

    Elle écarquilla les yeux et se laissa tomber sur les genoux.

    -          Qu’y a-t-il ? s’enquit le maître

    -          …Là d’où je viens,…nous sommes en 2010…

    Elle vit soudain le sol se retourner, et elle comprit qu’elle tombait dans les pommes…

     

    *

     

    Lorsque Sakura reprit connaissance, elle vit qu’on l’avait installé dans un futon.

    Elle se redressa et vit que la porte qui menait dehors était ouverte, et que Ryu était assis, les jambes croisées, et lui tournait le dos.

    Elle le regarda longuement et se leva avant de le rejoindre.

    -          Je n’ai pas la moindre envie de rester ici, dit elle

    -          Tu crois que j’en ai envie, moi ? Je sais que tu es une espionne ! Mon maître t’a crut quand tu as dit que tu venais de l’an 2010 avant de t’évanouir, mais moi, je ne te crois pas !

    -          Ça me fait de belles jambes ! Je m’en moque que tu me croies ou non !

    Il se leva et elle réalisa à quel point il était grand…

    Son regard était tendu, dur…Trop dur pour son age ! Il devait avoir à peine trois ou quatre ans de plus qu’elle et il semblait plus vieux de vingt ans.

    -          Si tu ne me supportes pas, pourquoi ne pas me tuer quand ton maître aura le dos tourné ?

    -          Ce n’est pas l’envie qui me manque, mais le maître m’a chargé de t’empêcher de t’enfuir et de te maintenir en vie jusqu’à nouvel ordre.

    Elle sourit.

    -          En gros, tu es obligé, le nargua t-elle, comme ça doit être frustrant !

    Son regard se durcit et elle tourna les talons.

    -          Puisque tu ne me crois pas, je vais te prouver que je viens bien du futur.

    Elle parvenait pas elle-même à croire ce qu’elle venait de dire. Elle venait du futur ! Du futur ! C’était une histoire complètement dingue !

    Elle fouilla dans la poche de son jean qu’elle avait plié et posé sur une armoire et en sortit un i-pod, Ryu mit sa main sur son sabre en la regardant d’un air méfiant.

    -          Qu’est ce que c’est ?

    -          Un i-pod, dit elle en s’approchant de lui, c’est pour écouter de la musique.

    Elle déroula les écouteurs et les tendis vers lui

    -          Mets les à tes oreilles

    Il fronça les sourcils en reculant d’un pas

    -          Je ne te crois pas, je suis sure que c’est une nouvelle arme pour faire exploser le cerveau de quelqu’un !

    Elle ne put s’empêcher de rire.

    -          Ok, dit elle en le posant sur son futon, c’est bête pour toi, parce que je n’ai pas de chargeur et je doute qu’il y ai de l’électricité par ici.

    -          De l’éléc… quoi ?

    -          Laisses tomber, soupira t-elle en s’asseyant sur le sol

    Il relâcha son sabre et s’adossa au mur en croisant les bras.

    -          Tu peux me laisser tu sais, dit elle, je n’ai pas l’intention de m’enfuir maintenant, je ne sais même pas comment retourner à mon époque.

    -          J’ai pour ordre de te surveiller et…Comme les autres samouraïs qui vivent ici se méfient de toi comme de la peste, je dois les empêcher de t’approcher, au cas où…Pour Madame.

    -          Génial, j’ai pas besoin d’un bodygard, je sais me défendre toute seule !

    -          C’est toi qui le dis. C’est pour ça que tu étais complètement paniqué quand je t’ai vue tout à l’heure dans les bois.

    Elle lui jeta un regard noir.

    -          Je venais de te voir commettre un meurtre, c’est normal que j’aie paniqué !

    -          Ici, c’est chose courante de voir des gens mourir.

    -          Bah pas de là d’où je viens !

    Il l’a regarda un instant et détourna la tête.

    -          En admettant que tu viennes bien du futur, comment tu as fais pour atterrir ici ?

    -          J’en sais rien, j’ai vu un rosier illuminé au milieu des bois, j’ai trouvé ça incroyable alors j’ai voulut cueillir une rose, je me suis sentit aspiré dedans et puis plus rien !

    Son visage resta de marbre, elle fut incapable de voir s’il la croyait ou non.

    -          Je sais que c’est dingue…Je sais que c’est impossible, mais c’est pourtant vrai…Je veux rentrer chez moi…

    Elle sentit les sanglots lui monter à la gorge, mais elle parvint à se contenir et essuya la seule larme qui avait réussit à s’échapper de ses yeux.

    Un long silence passa et ce fut Ryu qui le brisa

    -          Sakura ?

    Elle leva la tête vers lui.

    -          C’est quoi un « bodgard »

     

    *         

    Sakura comprit dès le lendemain qu’elle avait vraiment besoin d’un « bodygard » !

    Les autres samouraïs du clan ne cessaient tous de la dévisager avec méfiance, une lueur meurtrière dans le regard. Ils la prenaient décidément tous pour une espionne !

     

    Lors de la deuxième nuit, elle ne parvint à s’endormir, car elle craignait qu’on ne la tue pendant son sommeil.

    Elle se leva sans bruit en pestant de ne pas avoir une bouteille d’eau avec elle.

    Elle ouvrit doucement la porte et tomba lourdement sur le sol en butant contre une masse.

    -          Idiote, tu ne pouvais pas faire attention ! chuchota rageusement une voix familière

    C’était Ryu, il était resté assis contre le mur.

    -          Mais qu’es ce que tu fout là ? dit elle

    -          A ton avis ? Je te surveille !

    -          Mais arrêtes ça ! Je ne vais pas m’envoler !

    -          C’est mon devoir ! Je dois te surveiller nuit et jour !

    -          Mais je ne vais pas m’enfuir !

    -          Je le sais, mais tu n’as pas vu comment les autres te regardaient ? Il y en a certains en qui je n’ai jamais eu confiance alors il est hors de question que je prenne de risque !

    -          Mais tu vas te ruiner la santé à dormir comme ça !

    Il sembla dérouté

    -          Mais, c’est normal pour nous de faire ça…

    Elle soupira et se frotta le visage

    -          Si je te demande d’aller te reposer ailleurs, tu ne le feras pas ?

    -          Je n’ai pas d’ordre à recevoir de toi, femme !

    Elle lui pinça violemment le nez et le tira vers le sol, il poussa un grognement et lui attrapa le poignet pour la forcer à le lâcher.

    -          Mais enfin, qu’est ce qu’il t’a prit ?

    -          Arrêtes de m’appeler « femme », je m’appelles Sakura !

    Il la relâcha en soupirant

    -          Bon, pourquoi étais tu sortis de ta chambre ? dit il

    -          J’avais soif

    Il lui donna aussitôt de l’eau.

    Elle but et se releva.

    -          Tu vas être fatigué demain, dit elle

    Il secoua la tête.

    Elle retourna dans sa chambre et se recoucha, mais elle ne parvint à s’endormir.

    Cela l’embarrassait qu’il ne puisse dormir à cause d’elle. De plus, il y avait des courants d’air dans les couloirs.

    Elle prit une couverture, sortit et vit qu’il se tenait bien droit, le dos contre le mur et les yeux clos.

    Il dors ou pas ?

    Elle regarda son visage un instant en silence. 

    Il a toujours l’air grognon et méfiant mais en fait il est vraiment pas mal quand on regarde…

    Elle rougit en se rendant compte de ses pensées et mit la couverture sur lui.

    -          Que fais tu, dit il sans ouvrir les yeux

    Elle sursauta

    -          Bah heu…Il fait froid alors…

    -          Je n’ai pas froid, dit il en rouvrant les yeux, retournes te coucher

    -          Sil te plait, je me sens coupable, gardes au moins la couverture avec toi.

    Il soupira et referma les yeux

    -          Fais ce que tu veux mais retournes dans ta chambre.

    Elle se releva aussitôt en le regardant d’un air boudeur

    -          Quel ronchon, marmonna t-elle, c’est merveilleux comme qualité…

    -          Je préfère être ronchon qu’idiot.

    Elle serra les poings

    -          Tu insinues que je suis idiote ? lui lança t-elle

    -          Je n’ai pas donné de nom !

    -          Menteur, c’était une accusation muette !

    -          Si tu t’es reconnu, c’est le principal, dit il en lui lançant un sourire moqueur

    Elle poussa un grognement et se jeta sur lui en lui donnant des coups de poing

    -          Raah, idiote ! Qu’est ce que tu fais ? s’exclama t-il en lui retenant les poignets

    -          Sadique !

    -          Mégère !

    -          Porc !

    -          Idiote !

    Une porte s’ouvrit brusquement et ils cessèrent aussitôt de se battre.

    C’était la femme du maître. Elle les regardait à tour de rôle.

    -          Pardon madame, fit vivement Ryu

    Il relâcha Sakura si brusquement qu’elle tomba en arrière.

    -          Pardon de vous avoir réveillé ! dit il en s’inclinant

    -          Mais non voyons, il n’y a pas de mal, faites juste un peu moins de bruits sinon vous allez réveiller tout le monde.

    -          Bien Madame !

    Et elle referma la porte.

    Ryu soupira.

    -          Bon vas dormir maintenant parce que…

    Il s’arrêta net en la voyant.

    En l’ayant poussé, elle s’était retrouvée allongée sur le sol et le kimono dévoilait une de ses jambes jusqu’à la cuisse.

    Il se retourna vivement en rougissant.

    -          Couvres moi ça ! marmonna t-il

    Elle s’exécuta et se releva

    -          Ne me dis pas que voir une jambe suffit à te mettre mal à l’aise !

    -          Vas dormir. Dit il d’un ton sans appel en se remettant contre le mur

    Elle soupira et s’exécuta sans rien dire.

     

    Elle ne réussit à s’endormir qu’une demi heure plus tard…

     

    *

          -    Tu vois ma chérie, rien n’a changé ici…

    Sakura contempla le jardin en hochant la tête et se retourna vers la femme.

    -          Oui mère…C’est ce que je vois…

    C’était un jardin typiquement ancien, comme il en existait encore dans les maisons traditionnelles au japon moderne…

    Elle se promit d’aller vérifier si elle parvenait à trouver le moyen de rentrer chez elle.

    -          Bon, je vais rentrer me reposer, je commence à me fatiguer, ma chérie.

    Elle lui embrassa le front.

    -          Tu veux rentrer aussi ?

    -          Non, je vais rester encore un peu…

    Elle hocha la tête et s’éloigna.

    Sakura la regarda marcher, la peine au cœur.

    La pauvre femme était d’une gentillesse incroyable et l’a voir si faible lui faisait mal au cœur…

    Elle se sentait vraiment coincée, elle ne pouvait vraiment pas partir pour l’instant…

    Elle se demanda si ses amis étaient en train de la chercher…

    Avaient ils prévenus la police ? Pensaient ils qu’elle avait été enlevé ?...

    Si seulement elle pouvait les prévenir pour ne pas les inquiéter…

    Elle contempla le jardin, en s’émerveillant du soin avec lequel il avait été traité…

    C’était vraiment magnifique et elle regretta de ne pas avoir son téléphone portable pour prendre des photos.

     

    Elle se retourna et vit soudain Ryu qui était debout, adossé contre un grand arbre et les bras croisés.

    Elle avait prit l’habitude de sa présence autour d’elle à chaque instant.

    Elle s’approcha de lui et s’asseya, le dos contre le même arbre que lui.

    -          Pourquoi est elle si affaiblit ? demanda t-elle

    -          Il y a cinq ans environ, sa fille s’est retrouvée dans une embuscade et elle s’est fait tué…En l’apprenant, le cœur de Madame est devenu très malade...Depuis, le moindre choc supplémentaire risque de la tuer…

    Sakura soupira

    -          En gros, si je pars, elle meurt…

    Il ne répondit pas.

    Silence…

    -          Tu veux vraiment partir ? s’enquit il

    -          Bah…C’est pas chez moi, ici…C’est normal que je veuille rentrer, non ?

    Le visage de Ryu resta indéchiffrable.

    -          Des gens te cherchent ?

    -          Sûrement…ça va faire une semaine que je suis ici…Maki doit être morte d’inquiétude…

    Un nouveau silence s’installa et Ryu s’asseya à côté d’elle.

    -          Femme… ?

    -          Sakura ! le corrigea t-elle en soupirant d’un air blasé

    Mais depuis quelques temps, elle s’était rendue compte qu’il faisait exprès de l’appeler ainsi. C’était dans le simple but de l’embêter.

    -          Je te crois…dit il doucement

    Elle le regarda d’un air interrogateur

    -          Quand tu dis que tu viens du futur…Je te crois…

    Elle le dévisagea, et pour une raison inconnue, elle se sentit rougir et son cœur manqua un battement.

    -          Et bien…C’est pas trop tôt, murmura t-elle, troublée

    Il ne dit rien.

    -          Fais voir ton…Podipod, dit il

    -          Mon quoi ? Ah mon i-pod, tu veux dire ? Mais je croyais que tu pensais que c’était une arme pour faire exploser le cerveau, le nargua t-elle

    Comme il ne répondit pas, elle le sortit de sa poche et déroula les écouteurs.

    -          Il ne reste plus beaucoup de batterie, marmonna t-elle en lui mettant un écouteur à l’oreille, surtout n’aie pas peur, ça va te surprendre mais tu n’aura pas mal.

    Elle lui mit le deuxième écouteur et mit la musique en route.

    Il sursauta et la regarda en écarquilla les yeux, mais il se détendit lorsqu’elle lui sourit doucement.

    A sa grande surprise, il écouta jusqu’au bout le morceau des Jacksons five et lorsqu’elle lui enleva les écouteurs, il avait l’air encore surprit.

          -     Alors ? dit elle

    Mais il ne répondit rien, il s’adossa en silence à l’arbre et Sakura rangea le i-pod.

    -          Comment est le futur ? demanda t-il soudain

    Elle réfléchit un moment et se tourna vers lui.

    -          Que veux tu savoir ?

    -          Je ne sais pas…Dis moi ce qui te passe par la tête.

    -          …Et bien, il n’y aura plus de guerre, enfin si, mais pas comme à ton époque et notre pays ne sera pas concerné…Quand on est petit, garçon comme fille, on va à l’école jusqu’à la majorité, et ceux qui veulent continuer les études, et bien ils continuent. Il n’y a plus beaucoup de maisons traditionnelles, il y aura surtout des grands immeubles, des routes, des voitures…

    En voyant qu’il ne comprenait pas trop, elle lui sourit.

    -          Je suis assez doué en dessin, je te dessinerai tout ça un jour.

    Silence.

    -          Et…Tu aimais vivre là bas ?

    -          Oui, bien sur.

    -          Tu avais une famille ?

    -          Non, ils sont morts quand j’étais petite.

    -          Ah…Alors tu n’es pas promise ?

    Elle gloussa

    -          Non, on n’a plus trop de délire comme ça à notre époque ! Il y a encore des pères un peu vieux jeu qui le font mais pas beaucoup.

    Il hocha la tête.

    -          Par contre, j’ai un petit ami, je ne sais pas si ça veut dire plus ou moins la même chose pour toi.

    -          Qu’est ce qu’un « petit ami » ?

    -          Heu…Et bien c’et le garçon avec qui je sors, c’est un peu comme un fiancé, tu vois ?

    Son visage était indéchiffrable mais elle sut qu’il avait compris.

    Il dévia son regard vers les jardins qui s’ouvraient devant eux et se tut. Ses doigts se mirent à farfouiller dans l’herbe, ne sachant quoi faire d’autre.

    -          Il te manque ? demanda t-il

    Elle se rendit compte qu’elle n’avait pas vraiment songé à lui depuis qu’elle était arrivée ici.

    Elle le fixa dans un silence embarrassant. Seigneur, qu’il était beau ! Elle baissa la tête.

    -          Tu l’aimes ?

    Elle songea que cette discussion était un peu trop personnelle…Pourtant, cela lui faisait plaisir qu’il s’y intéresse, même si son visage restait de marbre.

    -          Je ne sais pas, répondit elle, et toi ? Es tu amoureux ?

    Il sembla surprit qu’elle lui pose la question.

    -          Un samouraï a d’autres valeurs.

    -           Ah ? Lesquelles ?

    -          Le devoir, l’honneur…Depuis tout petit on m’a éduqué ainsi.

    Elle le dévisagea un instant.

    -          Mais c’est nul, marmonna t-elle avec un regard de pitié

    Il fronça les sourcils

    -          C’est comme ça. Dans la tradition, le fils de samouraï doit être soumit à une discipline très stricte dès le plus jeune age. C’est pour cette raison que je ne ressens pas la moindre gêne à dormir assit, le confort nous ait proscrit dès l’âge de quatre ans.

    -          Mais c’est horrible ! Dans quel monde de barbare je suis tombé, moi ?

    Il sourit en baissant la tête, le coude appuyé contre son genou.

    -          Lorsque le maître m’a recueillis, je venais de perdre mes parents, mon village a été saccagé…Je suis le seul survivant. Il a alors décidé de faire de moi un samouraï et a confié mon entraînement à son frère, qui est mort il y a trois ans. Il m’a expliqué que le devoir et l’honneur devaient être les seules valeurs de mon existence et le contrôle de soi, la première règle de conduite.

    Sakura le dévisageait en silence et murmura :

    -          Tu as dut être triste quand il est mort

    -          Non, dit il sans hésitation, enfin, si bien sûr, mais une de ses leçons était : « la souffrance et la mort sont des accidents sans importance de point de vue individuel » alors je n’es pas versé la moindre larme. Il m’a endurcit de telle sorte que plus rien ne puisse me toucher.

    -          Comment t’as t-il endurcie ?

    -          Et bien…Par exemple, il m’a forcé à assister à des exécutions. Je ne devais manifester aucune émotion, il fallait que je reste de marbre. Une des pires épreuves a été celle où je devais me rendre en pleine nuit sur les lieux du supplice et rapporter la tête d’un des condamnés.

    Sakura grimaça d’horreur.

    -          ça se fait souvent ça, dit-il en souriant face à la mine de la jeune fille

    -          Mais c’est horrible !

    Elle était complètement choquée.

    -          Je vais m’arrêter là, dit il, à voir ta tête, il ne vaut mieux pas que je t’en dise plus.

    -          Ah, parce qu’il y a pire ? s’exclama t-elle, mon Dieu, mais…J’y crois pas ! C’est quoi ces vieux sadiques ?

    Un silence passa.

    -          Femme !

    -          Sakura ! le corrigea t-elle

    -          Ça veut dire quoi « sadique » ?

     

     

     

     

       *

    *    *

     

     

     

     

     

    Sakura évita soigneusement le regard lubrique d’un des samouraïs et se faufila dans la pièce de Madame.

    -          Vous m’avez fait demandé, mère ?

    -          Oui ma chérie, approches.

    Sakura s’avança doucement vers la femme, qui était assise près de la porte ouverte qui menait aux jardins et s’asseya près d’elle.

    Celle-ci lui prit la main en souriant et regarda les jardins en soupirant.

    -          Ma chérie, je crois que je n’en ai plus pour très longtemps, dit elle, je sens mes forces s’évanouir de jour en jour.

    -          Pourquoi dites vous ça ? s’exclama t-elle vivement, je suis là alors vous n’avez plus aucune raison de mourir ! Vous devez vivre !

    -          Je sais ma chérie…Je veux vivre, mais il est trop tard. Mon cœur me fait souffrir.

    Elle mit sa main sur sa poitrine en grimaçant.

    -          Mais je n’ai aucun regret, j’ai eu une bonne vie, et je t’ai retrouvé…Je partirai sereine.

    -          Ne parlez pas de ça ! Parlons d’autres choses !

    Elle changea de sujet, et la femme ne parla plus de sa mort prochaine.

     

    Lorsque Sakura quitta la chambre, Ryu l’attendait derrière la porte.

    Elle resta silencieuse et s’avança dans le couloir.

    -          ça n’a pas l’air d’aller, dit il

    -          Elle dit qu’elle se sent mourir.

    Il ne dit rien et l’accompagna dans les jardins.

    -          Tu devrai être contente, marmonna t-il, quand elle sera morte, plus rien ne te retiendra et tu pourras partir.

    Elle se retourna vivement vers lui et lui mit un coup de poing à l’épaule, mais il le sentit à peine.

    -          Comment oses tu dire des horreurs pareilles ? Sale enflure !

    -          J’en sais rien moi, tu as l’air pressé de rentrer chez toi, alors…

    -          Quand j’ai dis ça ?

    -          Non, je le voit, dit il, tu as souvent le regard mélancolique quand tu es perdu dans tes pensées.

    Elle le dévisagea en silence, elle ne s’en était pas particulièrement aperçue.

    Ils marchèrent en silence et s’assèyèrent à l’ombre d’un cerisier en fleurs.

    Et comme ils le faisaient souvent, ils discutaient du futur.

    Ryu s’y intéressait énormément, même s’il avait encore du mal à vraiment imaginer le monde qu’elle lui décrivait.

    Un mois s’était déjà écoulé depuis le voyage dans le temps.

    Elle commençait quelques peu à s’habituer, même si elle réalisait jusqu’à quel point elle était dépendante de la télévision et des mangas.

    Ses distractions lui manquaient affreusement, mais à chaque fois qu’elle y songeait, elle voyait Ryu, et sa tristesse s’évaporait.

    Elle se sentait bien avec lui.

    Même s’ils se chamaillaient souvent, elle ne s’était jamais autant entendu avec quelqu’un et elle songea que lorsqu’elle allait retourné à son époque, c’était lui qui allait le plus lui manquer.

    -          C’est l’heure, déclara t-il en se levant

    -          Oh non, je me sens lasse, ce matin, ne pourrions nous point faire une exception aujourd’hui ?

    -          Arrêtes de parler comme une fille de mon époque, ça ne te va pas du tout, ria t-il en lui prenant le poignet pour la forcer à se lever.

    -          Bon, alors, j’ai la flem, j’ai pas envie de m’entraîner ! ça te va ?

    -          C’est mieux, mais tu t’entraîneras quand même.

     

    Depuis quelques temps, il lui enseignait le tir à l’arc. Elle aimait cette discipline, mais il lui demandait un niveau beaucoup trop élevé et cela l’a démotivait.

     

    Après le premier tir, il lui passa les bras autour du torse, modifia sa position et saisit la corde entre ses doigts.

    -          Tu dois le tenir comme ça, sinon tu n’auras que très peu de stabilité et sers toi de ton épaule.

    Sakura avait le cœur qui battait à tout rompre, comment se concentrer s’il se collait à elle et lui parlait doucement à l’oreille ? C’était impossible !

    Enfin, il se décida à la relâcher, elle se concentra en tentant de reprendre une respiration normale, visa et tira.

    -          C’est beaucoup mieux, dit il, tu arrive enfin à ne pas l’envoyer dans la direction opposé.

    -          Oh arrêtes ! C’est arrivé qu’une seule fois, et c’était pendant la première leçon !

    Sakura continua à tirer, satisfaite de constater qu’elle savait enfin viser.

    Au bout de quelques tirs, Sakura allait tirer une nouvelle flèche lorsque Ryu se mit derrière elle pour lui chatouiller la taille.

    -          Arrêtes ça, imbécile ! s’exclama t-elle en riant avant de laisser involontairement la flèche s’envoler vers le ciel

    Elle se tortilla et se dégagea de lui.

    -          Comment veux tu que je tire si tu fais ça ?

    Mais il ne riait pas. Il était sérieux.

    -          Un bon archer doit être capable de tirer dans toutes les circonstances, dit il, si rire t’en empêche, dis toi que la panique te fera le même effet. Tu dois être capable de faire abstraction de tout et de ne voir que la cible.

    -          C’est facile pour toi de dire ça, ces barbares t’ont fait subir dix fois plus que ce que doit subir un militaire adulte ! Et dès l’âge de quatre ans en plus ! Comment veux tu que moi, pauvre jeune fille moderne, je…

    -          Bon arrêtes de te plaindre et remet toi en position ! la coupa t-il

    Elle le regarda et lui donna l’arc.

    -          Vas-y ! Montre moi à quel point tu es fort, dit elle avec ironie

    Il soupira et prit l’arc.

    Quand il arma l’arc et commença à viser, elle lui chatouilla les côtes, mais il ne broncha pas.

    La flèche arriva au centre de la cible, Sakura le regarda d’un air ébahit.

    -          Tu n’es pas chatouilleux ?

    -          Un peu.

    -          Alors ça t’a chatouillé ?

    -          Oui.

    Elle le dévisagea et vit une grenouille sur la pelouse…

    Elle lui donna une nouvelle flèche.

    -          Recommence, dit elle

    Il prit la flèche et se remit en position. Sakura s’empressa de ramasser la grenouille et l’a lui mit sur sa nuque pour la faire entrer dans ses vêtements.

    Surprit, il sursauta, la flèche atteignit sa cible, mais pas au centre. Il avait même presque raté.

    Il s’empressa de retirer la grenouille et coursa Sakura qui s’était déjà enfuit en riant.

    Il l’a rattrapa par le bras et elle s’arrêta d’un coup pour le faire tomber sur la pelouse, mais il l’attira avec lui dans sa chute.

    Il se mit à la chatouiller sans pitié et elle gigota comme un asticot.

    -          Arrête ça ! cria t-elle en riant, à bout de souffle

    Mais il ne comptait pas s’arrêter.

    -          Arrêtes, je vais mourir !

    Mais il continuait…

    Sans savoir comment, elle parvint à inverser leurs positions et à lui attraper les bras pour qu’il cesse son supplice, mais, il était beaucoup plus fort, il l’a remit le dos contre le sol en lui attrapant les poignets et ils s’immobilisèrent…

    Sakura se rendit brusquement compte de leurs positions, il était allongé sur elle, il lui maintenait les poignets au dessus de sa tête et leurs visages étaient tout proches…

    Elle s’émerveilla alors de la beauté de son regard sombre et ténébreux…De ses cheveux noir brillant…De ses bras solides…

    Quelque chose planait dans l’air, une sorte de gène, un silence…Quelque chose qui lui faisait battre violemment le coeur et elle le vit se pencher doucement vers sa bouche…

    Mais à l’instant où il frôla ses lèvres, il se redressa aussitôt.

    Puis il se leva en détournant la tête et s’avança vers la maison.

    -          La leçon est terminé, dit il simplement sans un regard vers la jeune fille

      

     

    Il ne lui adressa pas la parole pendant le reste de la journée, mais il continuait à la surveiller de loin.

    Lorsqu’un des samouraïs l’a coinça dans le couloir, il intervint en lui donnant un coup brutal à la mâchoire. Puis, il le menaça pour le dissuader de recommencer.

     

    Les jours suivants, Sakura remarqua que Ryu avait cessé de lui donner des cours de tir à l’arc…

    Mais il se remit à lui parler comme avant petit à petit.

     

    Sakura s’entendait très bien avec sa « mère », même si elle culpabilisait de devoir lui mentir, mais lorsqu’elle en parlait au maître, il lui disait qu’il était sûr qu’elle ne survivrait pas à un choc supplémentaire.

    Comme Sakura aurait voulut l’emmener à son époque…Elle l’aurait emmené à l’hôpital et on lui aurai prescrit des médicaments.

    Cette époque barbare n’était pas pour elle…Mais elle n’avait guère le choix.

     

    -          Ah ? Et tu appelles ça un « manga » ? dit il

    -          Oui, et c’est mon préféré d’ailleurs !

    -          Mais quel intérêt à lire une histoire qui n’a jamais existé ? Si encore c’était des légendes !

    -          T’y connaît rien, marmonna t-elle d’un air blasé

    Elle s’allongea en soupirant sur la pelouse et ferma les yeux.

    -          Je crois que je vais faire la sieste, dit elle, viens, allonges toi, tu devrai dormir toi aussi.

    -          Non, je ne suis pas fatigué.

    -          Je me sers de toi comme oreiller alors, dit elle en mettant sa tête sur ses cuisses.

    Il se raidit et l’a regarda d’un air un peu choqué.

    -          Sakura…Ce n’es pas correct…Je…

    -          Oh arrêtes un peu, marmonna t-elle paresseusement, c’est rien du tout, et puis quand bien même, personne ne nous voit d’ici.

    Il ne dit rien et Sakura garda les yeux clos.

    Elle était épuisée mais elle ne parvenait pourtant pas à s’endormir.

    Soudain, elle tressaillit en sentant la main de Ryu lui caresser la joue.

    Il l’enleva aussitôt.

    -          Pardon, je croyais que tu dormais

    -          Non…Ne t’excuses pas…Murmura t-elle doucement en remettant ses doigts sur sa joue

    Un long silence passa et elle sentit ses doigts caresser doucement sa joue, puis sa gorge.

    Sakura soupira de bien être, le cœur battant à tout rompre.

    Elle sentit alors ses doigts courir sur son épaule et revenir vers sa nuque. Elle gémit.

    Elle ouvrit légèrement les yeux et ils se fixèrent longuement tandis que la main de Ryu caressait doucement sa joue.

    Alors, elle se redressa, leurs regards s’accrochèrent de nouveau mais avec plus d’intensité cette fois.

    Puis, elle le vit se pencher vers elle et presser ses lèvres contre les siennes.

    Elle sentit son cœur s’enflammer, provoquant en elle des sensations inconnues.

    Elle prit son visage entre ses mains pour accentuer leurs baiser et il la serra contre lui.

    Le baiser devint plus profond, plus intense, il la serra contre lui et ils mirent fin à leur baiser pour reprendre leurs souffles.

    -          Encore, murmura t-il contre ses lèvres avant d’appuyer plus fort contre sa bouche.

    Ils s’embrassèrent avec avidité, comme s’ils étaient affamés, puis ils s’allongèrent sur la pelouse sans interrompre leur baiser.

    Elle le serra contre elle de toutes ses forces en gémissant contre sa bouche.

    Les mains de Ryu se mirent à parcourir ses flancs, puis elles remontèrent vers sa poitrine.

     

    Sakura songea, troublée, qu’elle n’avait jamais laissé aucun garçon la toucher…Jusqu’à Ryu.

    Mais elle se sentait fondre littéralement sous lui…Elle ne voulait pas qu’il arrête.

    Sa bouche parcourait sa gorge et sa nuque, la faisait gémir. Elle lui caressa le dos et il s’immobilisa brusquement avant de se relever.

     

    Elle le regarda d’un air égaré, complètement débraillée.

    -          Qu’est ce qu’il se passe ?

    Il l’a dévisagea d’un air choqué et mit sa main sur son visage.

    -          Qu’est ce qu’il m’a prit ? Pardon, je suis désolée ! Oublies ça ! Oublies tout ! ça ne se reproduira plus !

    Il s’éloigna et elle le regarda, complètement outrée.

    -          Espèce de lâche ! cria t-elle

    Mais il ne se retourna pas…

     

    Plus rien ne fut comme avant.

    Une sorte de gène s’était installé entre eux et ils ne parvenaient plus à discuter normalement.

    Sakura se sentait honteuse…Elle ignorait pourquoi il s’était arrêté si soudainement.

    Peut être avait il sentit son manque d’expérience et que cela l’avait fait paniquer…

    Pourtant, lorsqu’ils s’étaient embrassés, elle avait eu l’impression que c’était son premier baiser. Elle l’avait sentit trembler contre elle, et ses lèvres l’avaient embrassé avec une sorte d’émerveillement qui l’avait touché…

     

    Mais c’était la deuxième fois qu’il s’arrêtait.

    La première fois, ils allaient s’embrasser, et la deuxième fois…Ils allaient aller plus loin…

    Pourquoi n’allait il jamais au bout ? Que ressentait il pour elle ?

    Elle réalisa soudain qu’elle avait complètement oublié qu’elle n’était pas célibataire…

    Elle avait un copain qui l’attendait à son époque et elle, pendant ce temps là, elle fantasmait après un…Cet imbécile de barbare !

    Elle le regarda au loin s’entraîner aux arts martiaux contre un large poteau en bois et elle songea qu’elle n’avait jamais contemplé un garçon aussi beau…

    Il avait un charme fou…

    Il a le visage parfait, il est bien foutu, son look à l’ancienne lui va trop bien et il a un côté ténébreux qui ferait chavirer le cœur de n’importe qui…

    Elle soupira de dépit et mit son visage contre ses genoux.

    Elle réalisa soudain que si elle devait choisir entre son copain et Ryu, elle n’hésiterai pas une seule seconde…

    Ça veut dire que je l’aime ?  Songea t-elle en le regardant de nouveau

     

    Soudain, un bruit la tira de ses pensées, elle se tourna vers la maison.

    Il y avait comme un vent de panique.

    Il était arrivé quelque chose !

    C’est bizarre

    Elle regarda vers Ryu, celui-ci avait cessé son entraînement et regardait aussi vers la maison avant de regarder vers Sakura.

    Et, sans dire quoi que ce soit, ils se mirent à courir vers le bruit en question.

     

     

    *

     

    Durant les funérailles de Madame, Sakura fut la seule à pleurer. Tous contenaient leurs propres tristesses.

     

    Tous les samouraïs restaient droits et fières, mais Sakura pleurait encore.

    Ryu lui prit la main et elle la serra très fort…

     

    Sakura resta enfermé plusieurs jours dans sa chambre, et elle réalisait à quel point elle s’était attachée à cette femme…

    Ryu était derrière la porte, elle le savait…

    Mais elle décida de le voir le plus rarement possible, elle devait rentrer, elle ne pouvait plus se permettre de rester plus longtemps ici ! Et elle s’était beaucoup trop attachée à Ryu…

    Pire encore, l’idée de ne plus le voir lui ôtait toute envie de partir !

    Il lui fallait se ressaisir ! Non, elle n’était pas amoureuse de lui ! Elle aimait son petit ami qui l’attendait bien sagement dans la confortable année 2010 ! Avec la télévision et les mangas !

     

     

    Oui, je dois m’en aller !

    Décidée, elle se leva sans bruit et sortit par la porte qui menait aux jardins.

    Puis, elle se dirigea vers le mur qui les séparait de l’intérieur de la propriété, l‘escalada à l’aide d’un arbre et sauta de l’autre côté.

    Elle atterrit brutalement sur les genoux et courut vers les bois aussi vite que le pouvait ses jambes.

    Durant sa course, l’image de Ryu ne cessait de venir et de revenir dans son esprit, l’idée de le quitter lui broyait le cœur, elle essuya ses larmes avec la manche de son kimono et entra dans les bois à pas de course.

    Lorsque la fatigue la gagna, elle s’arrêta en mettant ses mains sur ses genoux et tenta de reprendre son souffle, puis elle marcha en réfléchissant sur le moyen de retrouver ce rosier.

     

    Soudain, elle entendit un bruit derrière elle.

    Elle se retourna et vit un homme très grand d’environ une trentaine d’année, la regarder des pieds jusqu’aux orteils.

    Elle se retint de paniquer et recula, mais elle buta contre un autre homme.

    -          Tu t’es perdu, ma jolie, dit il d’une voix éraillée

    Mon Dieu, dans quoi je me suis encore fourrée ? 

    Un des deux lui attrapa le bras et la plaqua contre un arbre.

    -          Non, laissez moi ! hurla t-elle

    -          Allons, paniques pas, tu vas aimer, tu vas voir ! Tiens la, dit il à son camarade

    Mais il se figea et sakura le vit s’effondrer sur le sol.

    -          Ryu ! s’exclama t-elle

    Son regard froid toisa le deuxième homme.

    -          Enfoiré ! hurla l’homme, attend un peu que…

    Mais Ryu lui mit un coup de coude sec dans le ventre, rapide et d’une précision incroyable.

    Sakura en resta bouche bée.

    Ryu prit son sabre mais Sakura se mit devant lui.

    -          Non, ne les tue pas ! s’exclama t-elle en lui attrapant le bras, sil te plait !

    Il l’a dévisagea et Sakura vit les deux hommes se sauver en boitant.

     

    Un long silence s’écoula…

    Sakura n’osait pas regarder Ryu dans les yeux…Elle s’était sauvé !

    -          Comment m’as-tu retrouvé ? dit elle

    -          Je n’ai pas eu à te chercher, je t’ai entendu quitter ta chambre et je t’ai suivit.

    Il parlait d’une voix froide, elle ne pouvait guère lui reprocher de lui en vouloir.

    -          Pourquoi ?dit elle, plus rien ne me retiens ici…Madame n’est plus là ! dit elle en se retenant de pleurer, alors pourquoi m’as-tu suivit ?

    -          Oh rassures toi, dit il d’un ton cassant, je ne comptais pas te ramener de force, loin de moi cette idée ! Je voulais juste accomplir mon devoir jusqu’au bout ! J’ai promit à Madame de te protéger, et je le ferai jusqu’à ce que tu retournes dans ta précieuse année 2010 où t’attends ton précieux petit ami !

    Elle fronça les sourcils.

    -          Pourquoi tu dis ça ?

    -          Oh arrêtes, je sais très bien que c’est pour lui que tu veux rentrer !

    Elle secoua la tête

    -          Mais non…Mais non, ce n’est pas pour ça, c’est…

    -          Je m’en fiche ! s’énerva t-il, fais ce que tu veux, ça ne me regardes plus ! Vas-y ! Je ne te retiens pas, je vais même cesser de te surveiller, je te libères, allez pars ! Je fais demi tour ! Bonne chance a toi et embrasse ton copain de ma part !

    Sakura le regarda partir en serrant les poings, le cœur en miette.

    Lorsqu’il eut disparut, elle sentit les larmes couler sur ses joues, elle se retourna et continua à marcher en pleurant comme une petite fille.

    Soudain, elle sentit qu’on l’enlaçait précipitamment par derrière. Elle sursauta, et faillit pleurer de bonheur en reconnaissant l’odeur de Ryu... 

    Je suis fichue…Je ne pourrai plus repartir maintenant

    L’odeur de Ryu l’enveloppait comme un nuage, réveillant en elle une pulsion qui lui procura un grand frisson.

    -          Ryu…

    Elle aurait voulut lui dire « pourquoi tu me retiens ? » ou « Laisses moi repartir » mais un sanglot dans la gorge menaçait de quitter le seuil de ses lèvres si elle prononçait le moindre son.

    -          Je ne peux pas te laisser repartir. Je n’y arrive pas, dit il d’une voix grave et tremblante

    Elle ferma les yeux lorsqu’il l’a serra plus fort contre lui de ses bras tremblants en blottissant son visage contre sa nuque.

    Enfin, elle se retourna doucement vers lui.

    Il mit la main sur sa joue et la caressa doucement avec son pouce.

    -          Reste avec moi, murmura t-il en sondant son regard au sien, sil te plait…

    Il se pencha vers elle et posa doucement ses lèvres sur les siennes, avant de la serrer contre lui, comme s’il avait peur de la voir s’envoler.

    Leur cœur se débattait dans leur poitrine et sans qu’elle ne s’en aperçoive, Sakura se retrouva allongée sur la pelouse, sous le corps de Ryu.

    Les doigts du jeune homme remontèrent le long de ses jambes.

    Avec une lenteur mesurée, il dénoua le kimono de Sakura en lui caressant délicatement la peau au passage, sans cesser de l’embrasser.

    Il se redressa lorsqu’elle fut complètement nue, puis il la contempla, d’un regard chaud…Intense…

    Elle se sentit un peu gênée mais cette sensation s’évapora lorsqu’il se pencha pour lui embrasser la peau entre ses seins.

    -          Tu es magnifique, murmura t-il contre sa peau, seigneur, j’ai le cœur qui va éclater.

    Elle leva doucement la main et la fit glisser sous son costume de samouraï pour toucher sa peau, elle sentit alors les battements effrénés de son cœur sous ses doigts.

    Elle glissa ses deux mains pour le libérer lui aussi de ses vêtements et lui caressa la peau, elle vit alors des cicatrices énormes sur son torse.

    Sakura en eut le cœur brisé, elle leva la tête et déposa un baiser sur les cicatrices, comme si elle espérait les effacer, il respira plus fort en gémissant doucement et lui embrassa la nuque en lui caressant les cheveux avec une douceur qui lui fit chavirer le cœur.

    Elle n’entendait plus rien, elle ne voyait que lui, ne sentait que lui…

    Elle réalisa alors à quel point elle l’aimait.

    Comment avait elle put songer une seconde à le quitter ? Comment ?

     

    Elle savait que c’était sa première fois à lui aussi, et elle s’étonnait d’en être satisfaite. L’imaginer avec une autre lui aurait donné envie de vomir.

     

    Sakura fut heureuse d’avoir attendus tout ce temps avant de se donner à un homme.

    C’était si merveilleux, et elle savait au fond d’elle-même que cela se serait passé autrement avec un autre.

    Les mains de Ryu l’a portaient, la façonnaient 

    Il murmurait doucement son prénom, elle chuchotait le sien.

    Il en tremblait…

    Lorsqu’il entra en elle, elle laissa échapper une plainte.

    Il s’immobilisa mais elle bougea les hanches pour l’encourager à continuer.

    La douleur s’évapora petit à petit, Ryu était si doux, si tendre…

    Les larmes de bonheur coulèrent sur les joues de Sakura.

    Il plongeait en elle encore et encore, elle s’accrochait à lui.

    Ils soupiraient, gémissaient, hurlaient…Et se perdirent ensemble dans un endroit…Un endroit intense, chaud, et ne voulurent plus en revenir

     

     

    *         

     

    -          Où étiez vous passé ? fit le maître lorsqu’ils regagnèrent la maison

    -          Désolé maître, dit Ryu en s’inclinant, Sakura voulait simplement essayé de rentrer chez elle

    -          Ah ?

    Le maître se retourna vers Sakura.

    -          As-tu trouvé le moyen de rentrer ?

    -          Non, maître, dit elle

    Il hocha la tête l’air pensif

    -          J’ai une dette envers toi, dit il enfin, si ma femme a put partir sereine, c’est grâce à toi. Alors tu es ici chez toi, restes ici aussi longtemps que tu en auras besoin.

    -          Merci infiniment maître, dit elle en s’inclinant bien bas

    Lorsqu’elle se redressa, elle vit quelques uns de ses hommes la regarder, mais sans aucune méfiance cette fois. Ils hochèrent poliment la tête en la regardant et repartirent.

    Elle en ressentit un grand soulagement, depuis le temps qu’ils se méfiaient d’elle...

     

     

    Lorsque Sakura alla se coucher ce soir là, elle repensa à ce qu’il s’était passé dans les bois, et rougit…

    Elle avait vécu le moment le plus bouleversant, le plus merveilleux de sa vie…

    Ryu avait été si doux, si attentionné…

    Il lui avait fait l’amour avec une telle délicatesse…

    Je l’aime…  

    L’amour qu’elle ressentait pour lui était si fort, si intense qu’il l’a rendait incroyablement heureuse et craintive à la fois…

    Comment quelque chose d’aussi beau pourrait il durer ?

    Et s’il regrettait ?

    Cette idée lui fit mal au cœur…

    Soudain, elle se redressa et fixa la porte, elle avait une drôle d’impression…

    Elle se leva et ouvrit doucement la porte.

    Il était là. Assit à sa place habituelle…

    Ils se regardèrent longuement en silence.

    -          Tu sais, tu n’as plus besoin de me surveiller…

    -          Je le sais, dit il, plus personne ne tentera quoi que ce soit contre toi.

    -          Alors pourquoi es-tu encore en train de jouer au chien de garde ?

    Il ne répondit pas et détourna la tête.

    Elle ouvrit grand la porte.

    -          Entre, dit elle

    Il leva vivement la tête vers elle.

    -          Ce n’est pas correct, je…

    -          Oh arrêtes, tu n’as qu’à te dire qu’à mon époque c’est quelque chose de tout à fait normal, dit elle, il y a trop de courrant d’air dans les couloirs, allez viens, je te met des couvertures par terre.

    Elle se dirigea vers son armoire et en sortit plusieurs couvertures. Elle les posa sur le sol et mit un oreiller.

    Ryu était debout mais il restait à la porte, comme s’il n’osait pas rentrer.

    Sakura le rejoignit et le tira par le poignet avant de fermer la porte derrière.

    -          Voilà, tu vois ? T’es pas mort ! dit elle en retournant vers son futon

    -          Tu croyais que j’avais peur de toi, vieille mégère ? lui lança t-il

    -          Qui est la vieille mégère ? s’exclama t-elle, outrée, espèce de vieux croûton !

    -          Tu peux parler !

    -          Va au Diable, pauvre type ! Abruti !

    -          La ferme ! Femme !

    Elle plissa les yeux et se rua sur lui en tendant les poings mais il les évita à chacune de ses attaques en riant.

    -          Oh vas-y, fais mumuse tout seul, sale type ! Je vais dormir ! s’énerva t-elle en retournant dans son futon

    -          C’est ça, vas dormir, pouffa t-il

    Elle se retourna de l’autre côté, et ferma les yeux…

    Elle s’endormit presque aussitôt…

     

    Lorsqu’elle ouvrit les yeux, il faisait encore nuit, elle se redressa sur ses coudes et vit que Ryu n’était pas sur le futon, mais assis le dos contre le mur, juste à côté d’elle.

     

    Elle sourit et s’asseya complètement pour le regarder.

    Elle aimait son visage endormit.

    Ses traits qui, dans l’éveil, paraissaient parfois sévères s’adoucissaient jusqu’à lui rendre un visage presque juvénile.

    Elle voulut lui caresser le visage mais à l’instant où ses doigts le frôlèrent, il ouvrit brusquement les yeux et lui attrapa le poignet.

    Ils restèrent ainsi quelques secondes puis il l’a relâcha doucement.

    -          Détends toi, fit Sakura, tu panique vraiment pour rien.

    -          J’ai été éduqué dans ce sens, dit il en détournant les yeux, rendors toi.

    Elle s’allongea en soupirant et ferma les yeux…

    Quelques secondes plus tard, elle les rouvrit, et vit qu’il l’a regardait. Elle tendit la main et il l’a saisit doucement. Il lui caressa doucement la paume puis il leva sa main et y déposa un baiser.

    Longuement, ils se dévisagèrent sans parler, puis elle se racla la gorge.

    -          Pourquoi n’as-tu pas dit au maître que je ne comptais pas repartir à mon époque ?

    Elle vit son visage s’illuminer très brièvement puis redevenir indéchiffrable.

    -          Parce que je ne savais pas si tu allais vraiment rester définitivement…

    Il la regarda du coin de l’œil.

    -          Tu…Tu vas vraiment rester ?

    Elle le dévisagea en souriant.

    -          Tu en doutes encore ?

    -          …C’est que tu…Tu ne m’as pas dit ouvertement si tu restai ou non…

    -          Parce que pour moi c’était devenu évident…

    Il la regarda et répondit à son sourire en soupirant avant de détourner la tête.

    -          Désolé, dit il

    -          Pourquoi ?

    Il ne répondit pas immédiatement.

    -          Quand je t’ai entendu quitter la maison en cachette, j’ai tout de suite compris que tu avais décidé de repartir chez toi, alors j’ai prié de toutes mes forces. Pas pour que tu changes d’avis et que tu décides de rester, ça aurait été plutôt égoïste de ma part…J’ai prié pour trouver la force de te laisser partir…Pour ne pas tomber à tes pieds et te supplier de rester…

    Il la regarda en souriant, une lueur de tristesse dans le regard.

    -          J’ai traversé plusieurs épreuves dans ma vie. Je les ai toujours surmonté la tête haute…Et j’ai perdue celle-ci…La plus dure que j’ai eu à traverser…Parce que j’ai craqué et que je t’ai retenu…Pardon…

    Il détourna la tête. Elle le regarda, un sourire ému aux lèvres, puis elle se redressa, s’approcha de lui et le prit dans ses bras.

    Il prit un air surpris et finit par répondre à son étreinte.

    -          Idiot, murmura t-elle, attendrie, si tu m’avais retenu dès le départ au lieu de fuir à chaque fois que tu te rapprochais de moi, je n’aurai même pas songé à repartir…

    Il sourit et mit son visage contre le cou de la jeune fille.

    -          Pardon…En tant que samouraï, nous sommes sensé tout savoir contrôler, et avec toi, je perdais pied de plus en plus…J’ai eu peur. Et puis, nous ne sommes pas sensé aimer quelqu’un plus que notre maître…

    Elle se redressa vivement et le regarda dans les yeux.

    -          Tu m’aimes ? murmura t-elle

    Il sourit, et lui caressa la joue.

    -          Tu as des doutes ? dit il

    -          Idiot, arrêtes, je suis sérieuse !

    Il pouffa, fit glisser sa main vers la nuque de Sakura et attira son visage vers le sien pour lui embrasser les lèvres.

    Il mit son front contre le sien et ils se regardèrent dans les yeux.

    -          Oui, je t’aime, Sakura…

    Elle ferma les yeux, le cœur sur le point de déborder de bonheur et il l’embrassa de nouveau.

    Elle le prit dans ses bras et ils s’embrassèrent avec précipitation.

    Ryu l’a renversa sur le futon sans cesser de l’embrasser.

    -          Et toi, tu m’aimes ? murmura t-il contre ses lèvres

    -          Bien sur que Je t’aime, souffla t-elle

    Il l’embrassa de nouveau en la serrant contre lui.

    -          Je serai devenu fou si tu m’avais abandonné, dit il en lui embrassant le cou

    Elle gémit en lui enlevant le haut de ses vêtements et il l’a libéra de son kimono.

    Puis il lui embrassa la poitrine, puis le ventre, et il descendit encore plus bas…

    Elle fronça les sourcils et se redressa vivement mais il avait déjà commencé…

    Elle ferma les yeux, en proie à un plaisir intense et se rallongea.

    Elle tentait de contenir ses gémissements en serrant les dents mais très vite, ce fut impossible de rester silencieuse et un jouissement lui échappa.

    Il mit sa main sur sa bouche et continua jusqu’à la rendre complètement folle. Elle cambrai les reins en guise de réponse.

    Enfin, n’y pouvant plus, il l’attira vers elle et la pénétra.

     

    Lors de leurs première fois, elle avait eu mal, même s’il avait été doux et attentionné.

    Mais cela avait été l’instant le plus magique de sa vie…

     

    Par contre, là, lorsqu’il bougea en elle, elle crut mourir à chaque seconde.

    Elle lui mordit l’épaule pour ne pas hurler tandis il s’étouffait dans son cou.

    Il pressa ses hanches contre les siennes, la transportant hors d’elle-même avec une puissance ravageuse.

    Il mit ses mains au dessus de sa tête alors qu’il accélérait et Sakura se perdit en lui…

     

     

    Le lendemain matin, lorsqu’elle se réveilla, elle vit Ryu allongé à côté d’elle.

    Cela la fit sourire…Elle ne l’avait jamais vu dormir allongé, et jamais aussi paisiblement…

    Elle lui caressa les cheveux et lui embrassa le front, il ne se réveilla pas en sursaut comme à son habitude…

    Il semblait enfin apaisé…

    Elle se blottit contre lui en refermant les yeux et sentit la main de Ryu lui caresser doucement le dos…

     

     

     

     

     

     

     

     

    The End


    2 commentaires
  •  

    Voici un petit one shot qui parle d'un majordome canon et de sa maitresse! Coups de coeur (couple)

    lol je suis amoureuse de Sebastian Michaelis (black butler) depuis plusieur mois alors ça faisait un petit moment que je voulais écrire une histoire sur un majordome! Par contre, en général je fais plutôt des histoires shojo,mais celle ci est un peu plus osé...Gomen nasai, je viens de lire beaucoup de Yaoi d'un coup alors ça a courcircuité dans ma tête lol en tout cas bonne lecture!!Coups de coeur (couple)

     

     

    Butler in Love

     

    (One shot)

     

     

    -         Hey ma jolie, tu es seule ?

    Megumi Minami ne jeta qu’un bref regard aux deux hommes qui était venu l’aborder.

    Elle regardait le magasin qui se trouvait face à elle, sans un mot.

    -         Tu pourrais répondre !

    -         Ouais, d’où tu nous snobes ? Tu te prends pour qui ? ajouta son camarade

    -         Pour te faire pardonner, tu vas devoir être très gentille avec nous !

    Il lui prit brusquement le bras en souriant mais avant même qu’il n’est eu le temps de tirer la jeune fille, une main gantée attrapa le poignet de l’homme.

    L’agresseur leva vivement la tête et vit un homme brun et grand, vêtu d’un costume de majordome le fixer du regard d’un air mauvais en serrant de plus en plus fort sa poigne.

    Il grimaça et lâcha le bras de la jeune fille en gémissant de douleur, les genoux posés au sol.

    A cet instant, le majordome le relâcha et s’approcha d’elle.

          -      Maîtresse, je vous avais demandé de ne pas sortir de la voiture ! Lui reprocha t-il

          -      Tu n’as pas à me donner des ordres, marmonna t-elle, je sors de la voiture si j’en ai envie…

    Il soupira.

    -         Ne boudez pas, maîtresse, cela ne vous va pas…

    -         Quoi ? s’énerva t-elle

    -         Vous êtes fâché parce que je ne voulais pas que vous m’accompagniez pour faire les courses, mais si je l’ai fait c’était pour vous ménager ! Vous avez été épuisé par votre journée et je n’en n’avais que pour quelques minutes ! protesta t-il en lui présentant un sac en plastique plein.

    -         Espèce de bâtard ! s’écria le deuxième agresseur en se ruant vers eux, qui t’as permis de toucher à mon pote ?

    Kurosaki esquiva son coup et lui planta son poing en plein dans l’estomac.

    L’inconnu toussa, les yeux ronds comme des billes et s’écroula sur le sol en suffoquant.

    Celui qui avait attrapé le bras de Megumi se releva et tenta d’attraper la jeune fille par derrière mais Kurosaki se dressa devant elle en attrapant le poing de l’agresseur au vol et lui mit un coup de tête sur le nez.

    Il poussa un juron et s’écroula sur le sol en appuyant ses mains contre son nez ensanglanté.

    -         Putain, bâtard, pesta t-il

    -         Rentrons Mademoiselle, fit Kurosaki en l’entraînant doucement vers la voiture

    -         Je vais te baiser, sale garce ! s’écria t-il d’une voix rageuse, un jour, je te baiserai !

    Kurosaki tourna doucement la tête vers lui, le regard assassin et l’homme regretta aussitôt ce qu’il venait de dire. Le majordome se tourna vers lui, dangereusement calme et allait faire un pas vers lui lorsque Megumi fit :

    -         ça suffit, Kurosaki, tu sais bien que je n’aime pas la violence…

    Il s’arrêta à contre cœur et s’inclina devant elle.

    -         Bien, maîtresse…

    Elle jeta un regard vers eux et prit un air de réflexion.

    -         Par contre, marmonna t-elle, vus les énergumène, je pense que beaucoup de filles ont dut endurer ce qu’ils comptaient me faire avant que tu n’arrive…

    -         Je le pense également, répondit il

    Elle jeta un bref regard vers eux et mit ses longs cheveux ondulés derrière son épaule d’un élégant geste de la main en souriant, ils devinrent tout blancs.

    -         Déshabille les et laisses les ici ! dit elle

    Cette fois, ils devinrent bleus.

    Kurosaki s’inclina en souriant doucement.

    -         A vos ordre, Maîtresse

    Ils voulurent s’échapper mais il les attrapa par le col et les assomma en cognant leur deux têtes l’une contre l’autre.

    -         Oh, une dernière chose, fit Kurosaki, maîtresse, veuillez ne pas les regarder à ce moment là, je vous prie, je ne voudrai pas…

    -         « choquer mes chastes yeux », le coupa t-elle en l’imitant avec ironie, ne t’en fais pas, je n’ai pas envie de voir leur truc qui pendouille de toute façon !

     

    Plus tard, les deux agresseur se firent arrêté pour « exhibitionnisme sur un lieux public » au bout milieu de la ville de Tokyo.

    Un peu plus loin, dans une voiture, Megumi riait aux éclats, tandis que son majordome se contentait de sourire discrètement.

    Même le chauffeur de la limousine pouffait dans son coin.

    -         Vous êtes cruelle, parfois…

    -         Tu trouves ?

    Une fois le rire passé, Megumi redevint silencieuse et regarda la vue.

    -         Maîtresse ?

    Elle tourna la tête vers son majordome et le vit regarder la vue d’un air sérieux.

    -         Puis je vous poser une question ?

    -         Bah vas y !

    -         Pourquoi avez-vous accepté ce rendez vous arrangé ?

    Elle fronça les sourcils et il tourna un regard indéchiffrable vers elle.

    -         Parce que père me l’a demandé, répondit elle sur le ton de l’évidence

    -         Et allez vous donner suite à ce rendez vous ?

    -         Qu’est ce que tu veux dire ?

    -         Nous sommes arrivé, Mademoiselle Megumi ! annonça soudain la voix du chauffeur

    Kurosaki soupira et ouvrit la porte avant d’ouvrir celle de Megumi.

     

    Après avoir prit une légère collation préparée par Kurosaki, Megumi ajusta sa robe pour le rendez vous et laissa son majordome fermer sa fermeture dans le dos.

    -         Je n’aime pas trop la matière mais père dit que c’est la plus résistante, marmonna t-elle d’un air distrait en s’asseyant sur le siège de sa coiffeuse.

    -         Il est vrai que vous n’avez jamais eu de chance avec vos robes de soirée, fit le majordome d’un air amusé en prenant une brosse pour la coiffer, il me semble que la dernière a été déchirée et qu’il ma fallut la raccommoder sur place.

    -         Oui, soupira t-elle, heureusement que personne ne s’en était aperçu…

    Il démêla sa longue chevelure en silence et Megumi regarda son reflet d’un air interrogateur.

    -         Que disais tu dans la voiture tout à l’heure ? s’enquit elle

    Il eut un mouvement d’arrêt pendant un quart de secondes et recommença à la coiffer sans jeter le moindre regard vers elle.

    -         Oubliez ça, dit il, j’ai oublié moi-même

    -         Moi je m’en rappelle, insista t-elle avec insouciance, tu m’as demandé si j’allai donner suite à ce rendez vous  

    Silence.

     Il releva ses cheveux situés sur le dessus du crâne et mit une petite barrette pour les tenir.

    Puis il mit tous ses cheveux sur son épaule droite pour lui mettre un collier.

         -      Bah dis quelque chose, fit elle

         -      Vous être trop bavarde, maîtresse…

    Elle fit la moue et croisa les bras d’un air boudeur.

    Kurosaki attacha le collier mais son regard se perdit dans la contemplation de sa nuque.

    Ses doigts gantés restèrent un instant de trop sur son cou, et Megumi leva la tête vers le reflet de son majordome.

         -     Quelque chose ne va pas ?

    Il cligna des yeux et releva la tête vers elle.

         - Tu es bizarre aujourd’hui, Kuro chan, dit elle en pouffant avant de se relever pour lui faire face, soit tu me cache quelque chose, soit tu es malade…

    Elle prit sa tête entre ses mains et le tira vers elle pour coller son front contre le sien.

    Il écarquilla les yeux tandis qu’elle pouffait naïvement.

    -         Tu n’as pas de fièvre, dit elle en détachant son visage du sien tout en le retenant entre ses mains, donc tu me cache quelque chose, kuro chan !

    Elle lui fit un grand sourire tandis que son majordome la dévisageait intensément.

    Soudain il l’attrapa brusquement par la nuque et plaqua ses lèvres sur les siennes.

     

    Megumi écarquilla les yeux tandis que Kurosaki intensifiait son baiser en la plaquant contre le mur.

    La jeune fille était si surprise qu’elle fut incapable de bouger le moindre cil.

    Enfin lorsqu’il interrompit leur baiser, il put voir qu’elle était complètement estomaquée.

     

    Lui aussi d’ailleurs n’en revenait pas de ce qu’il venait de faire.

     

    Mais j’en peux plus…

    Elle était là, contre lui, tremblante, rougissante et les yeux ronds comme des billes…

     

    Il baissa son regard vers ses épaules dénudées par la robe mauve, puis vers son cou et le léger début de décolleté qui ne dévoilait pas assez à son goût…

     

    -         Maîtresse, souffla t-il en se penchant pour embrasser la peau sous la gorge

    -         Kurosaki…Mais qu’est ce que tu fais ? chuchota t-elle d’une voix étranglée en rougissant davantage

    Il prolongea ses baisers jusqu’à sa nuque en soupirant bruyamment et un gémissement s’échappa des lèvres de Megumi.

    Elle tressaillit et plaqua sa main sur sa bouche.

    -         Arrêtes…fit elle faiblement

    Mais il commença à lui titiller l’oreille et un délicieux frisson la secoua.

    -         Arrêtes ça, Kurosaki ! s’exclama t-elle soudain en le repoussant de toute ses forces.

     

    Elle se dégagea du mur et recula en mettant sa main sur sa nuque, là où il venait de l’embrasser.

     

    -         Je peux savoir ce qu’il t’a prit ? fit elle

    Silence.

    Il la regardait avec un regard si chaud qu’elle ne put s’empêcher de rougir.

    -         Arrête de me regarder comme ça ! s’énerva t-elle

    Mais lorsqu’il s’approcha d’elle, elle recula d’un air paniqué et tomba sur le lit.

    -         Arrête ça ! ce n’est pas drôle ! fit elle

    Il s’arrêta devant elle et contempla les courbes de son corps.

    Elle regretta alors d’avoir mit une robe si moulante.

    -         Kurosaki, tu commence à me faire peur là, arrêtes ça !

    Il releva enfin le regard vers son visage.

    Et Megumi sentit son cœur s’affoler, son majordome la regardait d’une manière différente, elle ne lui connaissait pas ce regard…

     

    Il mit un genou sur le lit, entre les jambes de la jeune fille et se pencha pour l’embrasser mais elle mit ses mains sur son torse pour le retenir.

    -         Mais arrêtes ça, bon sang ! Tu…

    Mais il l’interrompit en plaquant sa bouche contre la sienne.

    Elle rougit et chercha à le repousser, mais il était beaucoup plus fort qu’elle.

    Il la cloua au lit en attrapant ses poignets sans cesser de l’embrasser et glissa sa langue à l’intérieur de sa bouche.

    Un gémissement sortit de la gorge de Megumi et il releva ses poignets au dessus de sa tête pour les retenir qu’avec une seule main.

    Puis il caressa son épaule avec sa main libre, tout en prolongeant son baiser, et caressa sa poitrine à travers la robe.

    Megumi gémit contre sa bouche, puis il glissa ses doigts le long de son corps, et passa une main sous sa robe pour lui caresser la jambe.

    Il cessa de l’embrasser et la dévisagea tandis qu’il lui caressait l’intérieur des cuisses.

    -         Vous êtes si douce…Maîtresse…

    Un curieux mélange de colère et de plaisir se mêla dans le regard de la jeune fille et ses joues étaient toujours aussi rouges.

    -         Je te déteste, sale vicieux ! râla t-elle d’une voix étouffée

    Kurosaki ressentit un pincement au coeur, mais de courte durée car voir son visage lutter contre le plaisir qu’il lui procurait lui donnait envie de lui donner plus. Encore plus, jusqu’à ce que toute lutte ait déserté son visage…

    Il mit doucement sa main sur son intimité à travers son sous vêtement et un son étranglé s’échappa de la gorge de Megumi.

    Il sourit et intensifia sa caresse, provoquant un nouveau gémissement.

    Elle parvint à libérer une main de la poigne de son majordome et la mit sur sa bouche pour étouffer ses cris.

    Il glissa sa main sous le sous vêtement et la caressa habilement en variant les mouvements.

     

    Elle écarquilla les yeux en gémissant contre sa main et son majordome lui attrapa le poignet pour le bloquer de nouveau au dessus de la tête de la jeune fille.

    Elle paniqua et pinça les lèvres en tournant la tête sur le coté.

     

    Elle est si excitante à essayer de se retenir de crier…

     

    Sans cesser sa caresse, il se pencha sur sa nuque et fit glisser sa langue sur sa peau, juste sous l’oreille.

    Un frisson la parcouru et ses gémissements se décuplèrent.

     

    Il fit glisser sa main sous elle et lui ouvrit la robe d’une main avant de la baisser vers le bas, dévoilant sa poitrine uniquement cachée par un soutien gorge sans bretelle.

     

    Il la contempla un instant et enleva complètement la robe avant de dégrafer le soutien gorge.

    -         Arrêtes…me regardes pas…murmura t-elle faiblement, le souffle court et les yeux embués de larmes.

     

    Elle était si belle…si adorable que s’en était douloureux…

     

    Kurosaki se pencha vers sa poitrine et l’embrassa doucement avant d’y mettre la langue.

    Megumi mit ses mains sur sa bouche et rougit intensément lorsqu’il la débarrassa de son dernier sous vêtement.

    -         Vous êtes si belle…

    Il déposa un baiser entre ses seins, descendit vers son ventre, puis plus bas…

    Elle sursauta et se redressa vivement.

    -         Non, kurosaki ! Arrêtes, tu…

    Il la força à se rallonger et plongea son regard dans le sien.

    -         Détendez vous et laissez vous faire, Maîtresse…Je ne vous ferai jamais de mal…

    Il remit la bouche vers son entrejambe et elle poussa un gémissement qui l’émoustilla irrésistiblement…

     

    Je la veux…

     

    Je la veux complètement…Totalement…

     

    Il lui écarta les jambes en introduisant sa langue dans son intimité et elle gémit encore plus fort.

    Il crut perdre la raison lorsqu’il la vit lever les hanches en fonction de la caresse de sa langue.

    -         Kurosaki…Gémit elle, je t’en prie…Arrêtes…

    -         Pourquoi me demandez vous d’arrêter… alors que vous aimez ça ? murmura t-il sans cesser sa délicieuse torture. 

    Elle écarquilla les yeux en criant de plaisir, ébahis par les sensations qu’il procurait en elle.

    -         Oh mon Dieu…Kurosaki…Je…

    Elle mit les mains sur la tête de son majordome pour intensifier sa caresse et cria, le corps tremblant.

    -         Je te déteste, gémit elle en remuant les hanches, les larmes aux yeux, je te déteste…

     

    Lorsqu’il cessa, il se redressa et la contempla, elle était allongée, nue, les jambes écartées, le corps tremblant, les joues rouge et les yeux embués de larmes.

     

    Sans défense…

     

    Si vulnérable…

     

    Si irrésistiblement tentante…

     

    Elle cacha son visage dans ses mains et il contempla son corps longuement d’un regard chaud.

     

    Elle tremblait tellement…

     

    Il savait qu’elle avait peur et pourtant…

     

    Je ne peux pas m’empêcher de continuer…

    Il passa une main fiévreuse sur son ventre, puis sur sa poitrine et sous la gorge, comme pour mieux savourer la douceur de sa peau.

     

    Bon sang, je peux plus m’arrêter…

    Il se débarrassa de ses vêtements sans la quitter des yeux et s’allongea à moitié sur elle avant de lui libérer le visage de ses mains.

    Elle était si rouge…

     

    Il repensa au visage qu’elle avait un peu plus tôt lorsqu’il avait titillé son entrejambe et son excitation se décupla.

    Je veux revoir cette expression sur son visage…Juste une fois…

     

    Il remit sa main dans son intimité et le visage de sa maîtresse s’anima aussitôt.

     

    Je veux entendre encore sa voix…

     

    Elle gémit et un doux sourire se dessina sur le visage de Kurosaki, il avait la certitude que jamais il ne pourrait se lasser de ce spectacle…

     

    Elle était si magnifique…

     

    J’ai envie d’elle…

     

     

    Il l’a voulait tellement qu’il avait l’impression de mourir de l’intérieur.

    Je la veuxJ’en peux plus…Je ne peux plus me retenir…

     

    Il mit les mains sous ses cuisses et les écarta en se positionnant au dessus d’elle.

    Elle le regarda du coin de l’œil, rouge comme une tomate, tremblante et les mains près du visage.

    Jamais il ne l’avait trouvé aussi belle qu’à cet instant, il lui fut alors incapable de retrouver la raison et il entra soudain en elle.

    Megumi laissa échapper un cri de surprise.

    -         Pardonnez moi…J’irai doucement…

    Il commença un mouvement de va et vient et Megumi poussait une plainte après chaque coup de rein.

    -         Tu me fais mal, baka ! pesta t-elle en lui attrapant le visage d’une main comme pour le repousser

    Mais il prit ses poignets, les bloqua au dessus de sa tête et l’embrassa sur les lèvres avant d’accélérer progressivement ses coups de reins.

    De sa vie, il n’avait jamais ressenti un tel bonheur…Pourtant, Dieu savait combien le simple fait de rester à ses côtés suffisait à le combler…

    Elle mordit son épaule pour étouffer ses cris de douleur et Kurosaki explosa en elle dans un gémissement de plaisir.

     

    Ils restèrent un long moment ainsi sans bouger, et lorsqu’il se redressa, Megumi fixait le plafond d’un regard vide.

     

    A cet instant précis, il réalisa ce qu’il venait de faire…

     

    Il passa une main sur son visage, comme pour reprendre contenance et tourna de nouveau le regard vers la jeune fille.

    Il tendit la main pour lui caresser la joue mais elle la vira d’un violent mouvement de la main.

     

    Il ne sursauta même pas…

    Il était parfaitement conscient de ce qu’il venait de lui faire…

     

    Elle se redressa et se leva du lit mais ses jambes se dérobèrent sous elle et elle faillit s’écrouler mais Kurosaki l’a rattrapa à temps.

    -         Me touches pas ! siffla t-elle en se dégageant de sa poigne

    Silence.

    -         Pardonnez moi, murmura t-il, je voulais juste vous aider…

    -         Ne parle pas ! marmonna t-elle en se rhabillant, Le simple son de ta voix me répugne…

    Il tressaillit en recevant sa flèche en plein coeur et soupira avant de commencer à se rhabiller à son tour.

    A cet instant, il remarqua le sang sur les draps et la culpabilité le terrassa.

    Comment avait il put faire une chose pareille à sa précieuse maîtresse ?

     

    Il se tourna vers elle et vit qu’elle tremblait au point de ne pas parvenir à mettre sa robe.

    Cette vision lui brisa le cœur et il s’approcha d’elle pour l’aider mais elle lui mit un coup de poing au visage avant de le rouer de coup en l’insultant de tout les noms.

     

    Il se laissa faire, sans tenter de se protéger avec ses bras jusqu’à ce qu’elle s’écroule contre lui, épuisée…

    Il la retint avant qu’elle ne tombe sur le sol et elle se mit à sangloter en s’accrochant à sa chemise blanche encore à moitié ouverte.

    -         Pourquoi tu as fait ça ? pleura t-elle, je t’ai toujours fait confiance ! Pourquoi en as-tu profité ? Sale pervers vicieux ! Tu…

    Elle sanglota contre son torse et il la serra contre lui, les traits crispés, comme si l’entendre pleurer lui faisait mal.

    Enfin, elle le repoussa et lui tourna le dos mais il se laissa tomber à genoux devant elle.

    Elle fronça les sourcils et le regarda d’un air intrigué, il la regardait dans les yeux, une expression de souffrance dans le regard.

    -         Je sais que m’excuser ne changera rien, maîtresse…Et je ne vous dirai pas que je regrette non plus parce que je n’ai jamais été aussi heureux que lorsque je vous ai tenu dans mes bras…Mais sil vous plait…Laissez moi rester à vos côtés…

    -         Tu crois que tu peux te permettre de me demander quelque chose ?

    Il tiqua et vit une lueur glaciale dans le regard de sa maîtresse.

    Il s’inclina plus profondément en posant les mains sur le sol.

    -         Je vous en supplie…Laissez moi continuer à vous servir…

    -         Ne t’inquiète pas, si je décide de te virer tu ne te retrouvera pas sans travail, je te recommanderai à une amie de la famille, ça tombe bien elle a toujours eu un faible pour toi, tu vas pouvoir la faire elle aussi profiter de tes talents, dit elle d’une voix sarcastique

    Elle vit son regard se figer et il baissa la tête en s’inclinant.

    -         Je vous en prie, maîtresse…la supplia t-il d’une voix tremblante, laissez moi rester à vos côtés…Je ne suis rien sans vous…Rien…Vous êtes la seule que je veux servir, maîtresse ! Je vous en supplie…

    -         Arrêtes ça, pesta t-elle, et relève toi !

    -         Mais…

    -         Lèves toi, c’est un ordre !

    Il s’exécuta et elle le fusilla du regard.

    -         Tu n’as même pas à me le demander, tu as intérêt à rester à mes côtés ! Si un jour, tu décides de m’abandonner, soit sure que je te retrouverai…

    Elle leva la main et la posa sur sa gorge en souriant froidement.

    -         Et que je te tuerai de mes propres mains…

    Il sourit doucement d’un air attendrit, prit la main qu’elle avait posé sur sa gorge et se pencha pour y déposer un baiser avant de s’incliner profondément devant elle.

    -         Merci maîtresse…

    Elle soupira et récupéra sa main en rougissant.

    -         Arranges moi maintenant, dit elle en détournant la tête, avec tes bêtises, je suis complètement débrayée et ma coiffure ne ressemble plus à rien…

    Elle vit de la culpabilité traverser son regard fermé et il s’inclina.

    -         Entendu…

     

     

     

     

        *

    *     *

     

     

     

     

    Lorsqu’elle se retrouva dans ce grand restaurant de luxe, Megumi sut immédiatement que cet homme en costume à l’air austère était celui avec qui elle allait devoir dîner.

    Il la reconnut aussitôt et s’avança à sa rencontre.

    -         Mademoiselle Minami, je vous attendais ! fit il en s’inclinant, je suis Takena, enchanté !

    -         Bonsoir, Monsieur, répondit elle poliment, j’espère ne pas vous avoir fait trop attendre

    -         Du tout, asseyons nous !

    Kurosaki aida Megumi à s’asseoir et se posta derrière elle, le dos bien droit.

    Un serveur vint leur donner la carte et repartit.

    -         Alors ? fit Takena, vous n’avez pas encore terminé vos études ?

    -         Je viens de terminer le lycée et j’ai commencé des études dans la juridiction afin de reprendre au mieux les affaires de mon père le moment venu.

    -         Vous comptez reprendre seule les rênes de l’entreprise de votre père ? s’étonna t-il

    -         Et pourquoi non ? dit elle en souriant

    -         Je pensai que vous prévoyiez de laisser votre mari s’en charger

    -         Es ce dans cet optique que vous avez demandé à mon père la permission de me « faire la cour » ?

    -         Pas du tout ! fit il vivement, loin de moi cette idée ! La première fois que je vous ai vu c’était lors de cette fameuse soirée en l’honneur du quinzième anniversaire de l’entreprise de votre père, et j’ai été immédiatement fasciné par vous ! Je souhaite maintenant apprendre à vous connaître et voir où les choses aboutiront, si vous voulez bien me laisser une chance…

    Elle sourit en inclinant la tête.

    -         Je ne serai pas venu si je n’avais pas voulu vous laisser une chance

    Il répondit à son sourire et jeta un regard gêné vers Kurosaki, geste qu’il avait fait de nombreuses fois durant la conversation.  

    -         Pardonnez moi mais…Pourrai je vous demander de dire à votre majordome de prendre congé ?

    Elle haussa les sourcils.

    -         Je ne me sépare jamais de mon majordome, faites comme s’il n’était pas là

    -         Mais c’est impossible, il ne cesse de me dévisager avec froideur, cela m’indispose vraiment !

    Megumi tourna la tête vers son majordome et vit qu’il regardait ailleurs, le visage sans la moindre expression.

    Elle soupira d’un air exaspéré en secouant brièvement la tête.

    -         Laisse nous, Kurosaki…

    -         Maîtresse…

    -         Ça ira, le coupa t-elle, laisses nous !

    Il jeta un regard vers Takena et s’inclina avant de prendre congé.

    Megumi le regarda s’éloigner distraitement.

    -         Vous avez là un majordome extrêmement attentionné, dit il en souriant

    -         Il est intenable, soupira t-elle, pardonnez son impolitesse

    -         Il n’y a aucun mal, lui assura t-il, mais il est vrai que vous auriez dut choisir un majordome un peu plus compétent.

    Elle tressaillit et le regarda d’un air légèrement outré.

    -         Quel rapport avec ses compétences ? Kurosaki est parfait en tout point !

    -         Je n’en doute pas, mais il n’agit pas du tout comme un majordome digne de ce nom ! Je l’ai observé durant la fameuse soirée où je vous ai vu, et il était toujours collé à vos basque comme un petit chien obéissant, un majordome est un maître du personnel, il doit être chargé de superviser tout le monde, au lieu de cela, il restait toujours derrière vous comme une ombre, j’en ai donc déduit qu’il ne sait rien faire d’autre que de vous coller

    Silence.

    Le serveur arriva soudain avec une glacière et leur proposa plusieurs choix de vin.

    -         Celui-ci, fit Takena avant de regarder Megumi, j’aimerai vous le faire goûter !

    Le serveur ouvrit la bouteille en question et remplit deux verres à pieds.

    -         Trinquons à ce dîner, fit il en élevant son verre

    Elle leva le sien et à l’instant où leurs verres se touchèrent, elle le lui prit par surprise et versa les deux verres de vins sur le visage de Takena.

    Tous les clients se retournèrent vers leur table et un silence s’installa brusquement dans le restaurant.

    Elle se leva, prit son petit sac à main et lui jeta un regard mauvais.

    -         Pour votre information, sachez qu’il faisait parfaitement bien son travail ce soir là, car il avait une oreillette pour superviser le personnel, ensuite, s’il reste toujours derrière moi c’est parce qu’il est également mon garde du corps et que pas mal de gens veulent s’en prendre à moi par rapport à mon père et au fait que je soit son héritière !

    Il cligna des yeux, le regard honteux. Elle se retourna et lui jeta un dernier regard noir du coin de l’œil.

    -         Osez l’insulter de nouveau Monsieur Takena, et vous ne vous en sortirez pas qu’avec deux verres de vins sur le visage…

    Elle le snoba et se dirigea vers la sortie, Kurosaki l’attendait dans le hall avec son manteau.

    Il avait été témoin de la scène mais son visage était inexpressif, comme toujours.

            -       On rentre, Kurosaki

            -        Bien

    Il l’aida à mettre son manteau et la suivit en silence vers la porte avant de la lui ouvrir.

     

     

    Un silence de plomb s’installa dans la limousine, Kurosaki regardait par la fenêtre et Megumi faisait de même tout en jetant des brefs regards vers son majordome.

    -         Un problème ? fit il sans pourtant avoir jeter le moindre regard vers elle

    Elle tressaillit et se retourna vivement vers la fenêtre en rougissant.

    -         Non aucun…Je te trouve juste un peu…trop silencieux…

    -         Voulez vous que je vous fasse la conversation ? proposa t-il en tournant enfin la tête vers elle

    -         Oui…

    Il se mit à lui parler de l’actualité en ne parlant que des sujets qui intéressaient sa maîtresse, mais celle-ci ne l’écoutait que d’une oreille…

    Il en était tout à fait conscient mais il continuait malgré tout.

    -         Kurosaki, l’interrompit elle

    -         Oui ?

    -         Pourquoi ne m’a tu pas empêcher d’y aller ?

    Il tressaillit et se tourna vers elle.

    -         Vous parlez de ce rendez vous ?

    -         Quoi d’autre ?

    Silence.

    -         Je suis votre majordome, je n’ai pas à aller à l’encontre de votre volonté…

    Elle lui jeta un regard assassin et il cessa de parler.

    Un silence s’écoula et il la dévisagea comme s’il attendait qu’elle s’exprime, mais elle se contenta de se retourner vers la fenêtre.

    -         Maîtresse ?

    -         Tais toi ! s’exclama t-elle sans se retourner vers lui, je ne veux plus t’entendre…

    Un voile de tristesse passa sur son visage et il baissa la tête.

    -         Entendu…

     

     

     

    Elle ne prononça plus un mot et monta dans sa chambre sans saluer les domestiques alors qu’elle l’avait jusqu’alors toujours fait avec chaleur.

    -         Le rendez vous de Mademoiselle Megumi ne s’est pas très bien passé, expliqua t-il, ne vous en faites pas, elle est seulement légèrement remontée…

     

    Il la rejoignit dans sa chambre et vit qu’elle s’était assise sur le siège, les yeux fermé et les coudes sur les accoudoirs.

    -         Vous avez l’air fatigué, dit il, je vous aide à vous mettre à l’aise et puis je vais vous préparer une tisane pour vous aider à vous endormir

    Elle ouvrit les yeux alors qu’il avait posé un genou à terre pour lui enlever ses chaussures.

    -         Kurosaki ? murmura t-elle

    Il leva les yeux vers sa maîtresse et vit qu’elle fixait un point invisible face à elle.

    -         Es ce que tu m’aimes ?

    Il rougit, un peu surprit par cette question inattendue.

    -         Bien sur Maîtresse…Personne ne compte plus que vous à mes yeux…

    -         En tant que majordome, oui, dit elle

    Elle baissa les yeux vers lui et se pencha pour approcher son visage du sien.

    -         Mais en tant qu’homme ?

    Elle rougit mais ne détourna pas ses yeux angoissés et embarrassés de ceux de son majordome.

    Il la dévisagea un moment et baissa la tête, il réalisa qu’il tenait toujours son mollet après lui avoir enlevé la seconde chaussure.

    Son regard devint chaud et il déposa un baiser sur son genou puis il prolongea ses baisers le long du tibia jusqu’à la cheville.

    Elle ferma les yeux en respirant plus fort, les joues rouges et il releva enfin les yeux vers elle.

    -         En tant que majordome, mais aussi en tant qu’homme, toutes mes pensées sont tournées vers vous…Au point que je me dis souvent que si un jour je vous aimai un peu plus, mon coeur ne tiendrai pas le coup…

    Il prit sa main et l’embrassa doucement avant de la caresser entre ses mains.

    -         Alors pourquoi ne m’as-tu pas empêché d’aller à ce rendez vous tout à l’heure ? souffla t-elle d’une voix tremblante

    -         Parce qu’après ce que je venais de vous faire je n’osai plus vous imposer quoi que ce soit, fit il, gêné en baissant la tête, j’étais déjà tellement heureux que vous m’ayez gardé malgré ce qu’il s’était passé…

    Elle soupira et se redressa avant de marcher jusque sa coiffeuse pour enlever ses bijoux.

    -         Non, je vais le faire ! lui dit elle à l’instant où il allait commencer à se lever pour l’aider, va plutôt me préparer une tisane, sil te plait

    -         Bien Maîtresse, dit il en s’inclinant avant de quitter la chambre.

     

    Megumi regarda son reflet un moment et détacha ses longs cheveux ondulés.

    Puis, elle se débarrassa de sa robe et mit une chemise de nuit en soie avant de mettre un peignoir.

    Lorsque son majordome revint, elle était de nouveau sur le siège.

    -         Votre tisane, Maîtresse, fit il en lui présentant une tasse sur un plateau rond.

    -         Merci, dit elle distraitement en la prenant

    -         Désirez vous que je vous prépare un encas ? Vous n’avez pas dîné à cause de cette histoire…

    -         Non, je n’ai pas faim, marmonna t-elle en buvant la tasse, tu peux partir…

    -         Mais…

    -         Sors, je veux être seule ! s’écria t-elle en cachant ses yeux avec ses mèches de cheveux

    Silence.

    -         A vos ordre…Maîtresse…Je vous souhaites une bonne nuit…

    Il s’inclina et se dirigea vers la porte le regard tourmenté.

     

    Megumi soupira, les épaules voûtées et posa la tasse sur le sol en passant ses mains sur son visage.

    Kurosaki jeta un regard vers elle et soupira à son tour avant de tourner la poignet de la porte.

    Soudain, Megumi se rua vers lui et l’enlaça par derrière.

    Il sursauta, complètement surpris et regarda les mains de sa maîtresse qui serrait son ventre en tremblant.

    -         Pardon Kuro chan…Je sais que je suis maladroite mais…

    Les mains de Megumi le serrèrent plus fort.

    -         Je…bégaya t-elle, heu…

    Silence. Il attendit et dut faire preuve d’un effort sur humain pour ne pas caresser ses mains qui tremblaient contre lui.

    -         C’est un ordre, murmura t-elle d’une voix tremblante, n’aimes que moi…Moi et personne d’autre, et…Ne fais l’amour…Qu’avec moi…

    Il avait les yeux ronds comme des billes, tant la surprise, le choc et le bonheur l’avaient envahit violemment.

    Un sourire se dessina doucement sur ses lèvres, il prit ses mains pour la forcer à le relâcher et se retourna vers elle, avant de plonger son regard envoûtant dans le sien.

    -         A vos ordre, Maîtresse…

    Il se pencha lentement vers elle et  posa ses lèvres sur les siennes avec une infinie tendresse, puis le baiser devint plus passionné et il la serra contre lui.

    Elle répondit à son baiser avec la même fougue que lui et il enfouit les doigts dans ses longs cheveux.

    Quand Kurosaki s’écarta d’elle, son regard était alourdi par le désir mais il tentait de se contrôler, ne voulant pas profiter de la situation.

    Mais elle lui prit la main alors qu’il reculait et le regarda de ses grands yeux intimidés mais décidés.

    C’était un ordre muet qui signifiait « touches moi », il sourit, le regard attendrit « à vos ordre…Ma précieuse maîtresse… » Pensa t-il avant de lever la main vers son visage.

     

    Il lui caressa la joue en la dévisageant, elle rougit, les yeux mi clos et le cœur battant à cent à l’heure.

    Kurosaki ne l’avait jamais regardé de cette manière, du moins pas ouvertement.

    Elle n’avait plus aucun doute sur ses sentiments, il l’aimait profondément…

     

    Sans ôter sa main de sa joue, il se pencha vers sa bouche et l’embrassa doucement puis avec une telle passion qu’elle crut s’évanouir mais il la serra contre lui.

    Puis il l’allongea sur le lit et se pencha au dessus d’elle, les genoux sur le matelas.

     

    Il la dévisagea avec tant de chaleur qu’elle ne put s’empêcher de détourner les yeux.

    Il enleva un de ses gants blanc de son costume de majordome en tirant dessus avec ses dents, et lui caressa la joue du bout des doigts puis il se remit à l’embrasser avec passion en détachant la ceinture de son peignoir. Puis il caressa sa peau à travers la courte chemise de nuit en soie et fit passer le bout de sa langue sur sa nuque.

    Elle ferma les yeux en gémissant et il glissa ses mains sous la chemise avant de la lui enlever doucement. Kurosaki contempla son corps d’un regard fiévreux, elle n’avait pas mit de soutien gorge…

    Il se pencha et lui embrassa la poitrine avant de la titiller avec sa langue.

    Elle gémit plus fort et leva la main vers la gorge de son majordome, il cessa, intrigué, et elle desserra sa cravate d’une main avant de lui déboutonner sa veste noire de majordome.

    Elle se redressa et il se laissa faire, les yeux embués de désir figés sur le visage de sa maîtresse.

    Elle déboutonna sa chemise blanche de ses mains tremblantes, et il enleva machinalement le second gant qu’il n’avait pas enlevé. Lorsqu’elle termina, elle glissa sa main sur son torse, s’émerveillant de la perfection de son corps, il n’était ni trop musclé ni pas assez. Et il était superbement bien dessiné…

    Elle parcourut sa peau du bout des doigts, les joues rouges et remonta les doigts jusqu’à sa gorge, puis sur son visage.

    Ils se regardèrent dans les yeux puis il prit son visage entre ses mains et plaqua brusquement sa bouche sur la sienne en la renversant sur le lit.

    Il l’embrassait avec une passion dévorante, comme s’il était affamé, elle répondit avec la même ardeur et écarta les jambes tandis qu’il se pressait contre elle avec ardeur.

    Elle gémit en sentant son membre dur contre son entrejambe et lui enleva sa chemise pour mieux le toucher.

    Il se hissa sur ses coudes au dessus d’elle et effleura son ventre de la main avant de descendre entre ses cuisses.

    Elle sursauta en écarquillant les yeux pendant une seconde avant de les refermer en gémissant sous ses caresses.

    Arquant les reins, elle plongea ses yeux dans les siens, et leurs regards demeurèrent un instant rivés l’un à l’autre.

    -         Je vous aimes…murmura t-il

    Elle le regarda d’un air émue et un doux sourire se dessina sur son visage.

    Il se pencha pour déposer un baiser sur son front, puis sur sa tempe, sa bouche, sa gorge et il descendit de plus en plus bas…

    -         Kuro chan, gémit elle en mettant le dos de sa main sur sa bouche

    Il la titilla avec sa langue et elle le prit par les cheveux, tandis qu’il l’emportait dans des hauteurs vertigineuses, des hauteurs inconnues pour elle jusqu’à cet instant.

     

    Enfin, lorsqu’il se redressa pour se mettre au dessus d’elle, elle réalisa qu’il s’était débarrassé du reste de ses vêtements.

    Voulant lui rendre le plaisir qu’il lui avait offert, elle baissa la main vers sa virilité mais il attrapa vivement son poignet.

    Elle leva la tête vers lui et vit qu’il était surpris.

    -         Que faites vous ? chuchota t-il

    Elle rougit.

    -         Bah, c’est ton tour…

    Il secoua la tête.

    -         Non…

    -         Pourquoi ?

    -         Je suis votre majordome, c’est à moi de vous servir, pas l’inverse !

    Elle fronça les sourcils et se redressa sur ses coudes.

    -         Tu veux dire que ce que tu me fais depuis tout à l’heure fait parti de ton boulot ? s’énerva t-elle

    -         Non, pas du tout ! Je le fais parce que j’en ai envie…Et que ça vous rends heureuse

    -         …Parce que toi ça ne te rend pas heureux ?

    -         Mais non, enfin ! soupira t-il en roulant des yeux, ce n’est pas ce que j’ai dit ! Ce que je veux dire c’est que vous rendre heureuse me rend heureux ! C’est mon seul bonheur…

    Elle s’humecta les lèvres et se releva, le forçant à se pousser.

    Puis elle le força à s’allonger.

    -         Maîtresse, vous…

    -         Chut ! fit elle en plaquant sa main sur sa bouche

    Elle s’allongea sur lui et chuchota à son oreille.

    -         Puisque avec toi ça ne marche qu’avec des ordres et bien je t’ordonne de ne pas bouger !

    Elle se pencha vers son torse et y déposa des baisers en le parcourant de ses doigts, s’émerveillant de chacune de ses courbes.

    Puis elle descendit plus bas et le prit dans sa bouche en rougissant, un peu gênée.

    Il ferma les yeux, les traits crispés.

    -         Maîtresse, je…gémit il en serrant les poings et les mâchoires

    Elle essaya de se guider en fonction de la respiration de Kurosaki et y mit la langue.

    Il gémit jusqu’à la limite du supportable.

     

    Soudain, avec une force qui surprit Megumi, il l’attrapa par les épaules, la renversa sur le lit et lui écarta les cuisses avant de la couvrir de son corps.

    Elle se cambra, et il la pénétra aussitôt, lui coupant le souffle.

    Elle mit ses mains sur son dos pour le serrer plus fort contre elle et il la pénétra plus profondément avant d’accélérer la cadence jusqu’à un rythme sauvage qui la fit chavirer.

    Si Megumi avait eu mal la première fois, elle ne ressentait en cet instant rien d’autre que de l’excitation et un plaisir de plus en plus intense.

    Enfin, ils atteignirent le point culminant, et leurs gémissements ainsi que les battements de leurs cœurs s’entremêlèrent comme s’ils ne faisaient plus qu’un.

    -         Je t’aime…Lâcha t-elle dans un dernier soupir

    Il eut un instant de surprise puis un doux sourire étira ses lèvres et il libéra Megumi de son poids, sans la relâcher pour autant.

    Il se tourna vers elle de sorte que leurs corps se touchent.

    Elle leva un regard intimidé vers lui et vit son visage heureux.

    Jamais elle n’avait vu un tel bonheur habité les traits de son majordome, elle sourit à son tour et leva la main, il fit de même et leurs doigts s’entrecroisèrent.

    Puis il mit sa tête contre la sienne en fermant les yeux.

    Un long silence s’écoula.

    -         Tu ne me quitteras jamais ? murmura t-elle sans ouvrir les yeux

    -         Comment le pourrai je ? Vous avez mon cœur entre vos mains depuis le premier jour…

     

     

     

     

     

     

    The End

     


    3 commentaires
  • Ohayo!!! Voici la toute première histoire que j'ai écrite, elle raconte l'histoire de 2 amis d'enfance qui ont grandis ensemble en étant des voisins. L'amitié est toujours resté intacte entre eux, mais comment une telle relation peut elle perdurer lorsque l'un des deux éprouve un puissant sentiment amoureux pour l'autre? Je vous laisse le découvrir!

     Galerie image

     

    Chapitre 1

     

     

     

     

    -                Aah, je suis en retard ! beugla Kaori Shinagawa en quittant la maison comme une furie

    -                Ma chérie, tu oublies ton bentô ! cria sa mère sur le palier

    Mais sa fille était déjà bien loin, elle pouvait seulement entendre ses cris de détresse à l’idée de se faire encore disputer  par son professeur.

     

    Ce qui ne tarda pas à arriver…

     

    -                Shinagawa, quelle est votre excuse cette fois ? hurla Mr Ogura, son professeur

    Ses camarades pouffaient discrètement dans la salle de classe, seulement deux élèves semblaient avoir réellement pitié d’elle : Mio Hino, sa meilleure amie qu’elle avait rencontré en entrant au lycée, celle-ci grimaçait d’un air compatissant tandis que Kyo Chiba, l’ami d’enfance de Kaori, se tenait le front d’une main, le visage blasé.

    -                Je suis désolé Monsieur Ogura, pardon, je suis désolé, fit Kaori d’une voix paniquée en s’inclinant à de nombreuse reprises, je ne le referait plus, je suis vraiment désolé, pardon, pardon…

    -                Je me fiche de tes excuses, l’interrompit il brutalement, je veux le motif de ce retard !

    Elle grimaça en cherchant une excuse à toute allure mais la panique l’empêchait de réfléchir.

    -                Alors ? rugit il si fort qu’il la fit sursauter

    -                Je…Je …

    Ella déglutit et prit une profonde inspiration pour se donner du courage

    -                Je ne me suis pas réveillé !

    Le professeur prit une expression plus féroce…et…

     

    Elle se retrouva seule à la porte de la salle de classe

     

    -                C’est vraiment injuste ! pensa t-elle, je n’étais en retard que de trois quart d’heure, c’est pas la mort ! Et puis après il crie parce que j’ai des mauvaises notes ! C’est normal, à force de me mettre à la porte constamment je finis par être carrément en retard par rapport au programme!

    Son ventre se mit à gargouiller bruyamment, lui rappelant qu’elle n’avait pas eu le temps de prendre son petit déjeuner.

    Elle se laissa tomber sur le sol et fouilla son sac…L’expression de son visage changea radicalement face à la vision d’horreur qui s’offrait à elle.

    -                Aaaah, j’ai oublié mon bentô ! hurla t-elle

    La porte de la salle s’ouvrit brutalement

    -                Shinagawa, cria Monsieur Ogura, encore une remarque et tu seras collé !

    -                Pardon, je suis désolé, je ne le referai plus ! s’écria t-elle

    Et la porte se referma dans un claquement.

    Kaori baissa la tête vers son sac et se mit à pleurer

    -                J’ai oublié mon bentô ! Qu’est ce que je vais devenir ? Je veux mourir !

     

     

    A la fin des cours de la matinée, Kaori dut supporter pendant une demi heure une énième remontée de bretelles de son professeur.

    A peine eut il terminé qu’elle se rua dehors, en espérant que Mio n’avait pas encore fini son déjeuner…Mais elle se retrouva à son grand désarroi devant une boîte vide.

          -    Oh, je suis désolé, fit Mio en voyant le désespoir inonder le regard de son amie,  j’ignorai que tu avais oublié ton bentô ! Alors c’est pour ça que tu avais beuglé dans le couloir ?

    Mais elle n’eut pas besoin d’obtenir une réponse face à l’expression désespérée de Kaori

    -                Oh ma chérie, je suis désolé…

    -                Qu’est ce que je vais devenir sans mon bentô ? pleurnicha t-elle, j’en ai marre de la vie, elle est trop cruelle !

    -                Oh Arrêtes de chialer, grandis un peu, on dirait une mioche de six ans ! fit une voix grave

    Elles se retournèrent et virent Kyo s’approcher

    -                Oh toi, commences pas, c’est pas le moment ! s’écria t-elle

    -                Tiens et arrêtes de beugler, tu nous tapes la honte.

    Elle tourna les yeux vers lui et vit qu’il lui tendait un bentô plein de nourritures

    -                Kiah, s’écria t-elle, folle de joie en se jetant sur lui, je t’adore Chiba !

    -                Hey, mais qu’es ce que tu fous, lâches moi, idiote ! s’écria t-il, rouge de gène d’un air paniqué en tentant sans succès de se libérer de son étreinte, mais lâches moi, merde !

    Elle se jeta sur le bentô, prit précipitamment trois bouchée et leva la tête vers lui en lui demandant, la bouche pleine :

    -                Mais et toi alors ? Tu ne manges pas ?

    Il détourna la tête et haussa les épaules d’un air indifférent

    -                J’ai déjà mangé, dit il simplement

    Et elle se remit à manger tandis que Mio regardait Kyo d’un air sceptique

    -                Tu as vraiment mangé ? lui demanda t-elle discrètement

    -                Et alors ? marmonna t-il en se relevant, bon je m’en vais avant que les folles ne me voient avec vous

    Et il s’éloigna sans rien ajouter

     

     

    -                Ah ça va mieux, soupira Kaori en s’allongeant sur l’herbe, le ventre plein

    -                Tu as mangé trop vite, ne t’étonnes pas si tu as mal au ventre après, fit Mio

    -                Mais non, je n’aurai pas mal, tu verras

    Elle se redressa et regarda aux alentours

    -                Mais où est Chiba ?

    -                Il est parti avant que son ‘fan club’ ne le voie avec nous

    Kaori plissa les sourcils

    -                Depuis quand ce Môsieur Chiba Kyo, qui est l’indifférence incarné, se préoccupe t-il de son fan-club ?

    -                Pour le coup, je crois qu’il a surtout essayé d’échappé à une discussion embarrassante, dit elle d’un air pensif

    -                Quelle discussion ?

    -                Rien, oublies ce que j’ai dit, dit elle en chassant le sujet d’un geste de la main, au fait, Monsieur Ogura nous a dit ce matin qu’on allait avoir un nouveau cet après midi

    -                Ah bon ? D’où vient il ?

    -                Aucune idée, une chose est sûre, c’est qu’il est japonais

    -                Ah, dommage, j’aurai bien voulut un étranger, dit elle l’air rêveur, un parisien ou un italien…

    -                Il serait bien perdu le pauvre, si c’était le cas

    -                C’est pas grave, je lui tiendrais la main, plaisanta Kaori, au fait, hier j’ai lut un manga super !

    -                Oh non, je t’en supplie, ait pitié de moi et changes de sujet !

     

     

     

    Pendant ce temps, derrière une fenêtre du lycée, cinq filles espionnaient un jeune homme, qui lisait un livre à l’ombre d’un arbre.

    -                Oh, Kyo Chiba, fantasma l’une d’entre elles, tes cheveux bruns un peu trop longs qui te tombent sur les yeux, ton regard marron et légèrement vert, ta silhouette svelte, ta démarche si classe et sexy !

    -                La forme de ta mâchoire, ta voix si viril et classe ! continua une autre

    -                Tes mains d’artiste, ton sourire si merveilleux…

    -                Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah, soupirèrent elles à l’unisson

    -                C’est la perfection incarnée, continua la première en faisant des zooms avec son téléphone portable, il est ténébreux, ça me rend trop folle !

    -                Bon, les filles, assez rêvassé ! fit leur présidente, aujourd’hui, on doit menacer l’autre pimbêche de Saki Motoko !

    -                Oui, firent elles à l’unisson

    -                Pas de violence surtout, sinon, nous aurons encore des problèmes, nous allons juste nous contenter de lui offrir la frayeur de sa vie !

    -                Ça oui ! s’énerva l’une d’entre elle, ça lui apprendra à tourner autour de Kyo Chiba avec ses petits airs !

    Elles jetèrent un dernier regard vers la fenêtre et soupirèrent de bien être.

    -                Même avec l’habitude, je suis toujours aussi surprise par sa beauté !

    -                Oh et moi donc…

    A cet instant, Kyo leva les yeux vers elles, elles sursautèrent et se cachèrent précipitamment

          -    Vous croyez qu’il nous a vu ? Chuchota l’une d’entre elles

          -    Pas la peine de chuchoter, idiote, il t’entendra pas d’ici !

    Kyo soupira et roula des yeux d’un air blasé avant de se replonger dans sa lecture.

     

     

     

    -                Alors, Mio, tu m’avais dit que tu revoyais ton copain ce week-end ! fit Kaori dans la salle de classe, juste avant les cours

    -                Ce n’est pas mon copain, Kaori, dit elle en rougissant, il est seulement un très bon ami

    -                C’est ça, oui, à d’autres ! ria t-elle en lui mettant un coup de coude

    Mio avait dut déménager, deux ans plus tôt et y avait laissé un garçon dont elle était amoureuse depuis le collège.

    -                Oui, il est venu me voir et nous avons passé la journée ensemble, nous avons passé un bon moment mais…C’est tout !

    -                Oh arrêtes ! Ne me prends pas pour une demeurée !

    A cet instant, Kyo s’asseya à sa place habituelle, celle qui se trouvait juste derrière celle de Kaori

          -    Où étais tu passé, Chiba ? demanda gaiement Kaori en se retournant vers lui

    Il ne lui accorda pas un regard

    -                Ça te regarde ?

    -                Oh ça va, espèce de mal élevé !

    Elle lui attrapa la joue et la tira dans tout les sens, il éclata de rire et tenta sans succès de la forcer à le lâcher.

     

    Le professeur pénétra dans la salle de classe, obligeant les élèves à rejoindre leurs places.

    -                Comme je vous en ai parlé ce matin, nous avons un nouvel élève, je compte sur vous pour qu’il ne se sente pas trop perdu, annonça t-il, Tu peux entrer !

    Un garçon assez grand, les cheveux coupés courts et l’air parfaitement à l’aise fit son entrée.

    -                Bonjour, je m’appelle Kenji Takagi, enchanté ! dit il poliment avant de s’incliner face à la classe

    -                Installe toi à la table que tu veux, fit Monsieur Ogura, et les autres, ouvrez vos livres de Maths page 67, j’espère pour vous que vous avez fait vos exercices !

    Le nouveau s’avança dans la salle en cherchant une place vide lorsqu’il se retrouva face à  Kaori qui était paniqué à l’idée que le professeur ne se rende compte qu’elle n’avait pas fait ses devoirs. Elle leva la tête vers lui et il se perdit dans la contemplation de ses yeux. Intriguée, elle hocha la tête sur le côté d’un air interrogateur et lui fit un grand sourire, le regard du nouveau tiqua et ses joues se mirent à rougir discrètement.  

    -                Je peux ? demanda t-il enfin en lui montrant la place libre à côté d’elle

    Elle hocha la tête sans effacer son sourire de ses lèvres et il prit place sans la quitter des yeux.

    -                Je peux suivre avec toi ? Je n’ai pas encore mon manuel…

    -                Bien sur, dit elle en mettant le livre au centre tandis qu’il rapprochait discrètement sa table de la sienne

    -                Comment t’appelles tu ? s’enquit il

    -                Kaori Shinagawa, répondit elle, et toi ?... Heu pardon, c’est vrai, tu viens de te présenter, se rappela t-elle brusquement d’un air gêné, Shinji Takagi, c’est ça ?

    -                Presque, dit il en riant, c’est Kenji Takagi !

    -                Ah désolé, je devrai être plus attentive, s’excusa t-elle en se grattant la tête, les joues joliment rosée, mais… (elle le regarde et lui fit un grand sourire) c’est pas mon fort !

    Il pouffa

          - Je demande de la concentration maintenant, annonça le professeur qui avait finit de noter l’énoncé au tableau, qui peut venir me résoudre cette question ?

    Kaori s’était tourné vers le tableau sans s’apercevoir que le jeune homme n’avait toujours pas détacher son regard d’elle.

    Mio, qui était assise près de Kaori, se tourna, pleine d’appréhension vers Kyo et sursauta en voyant l’aura meurtrière qui émanait de lui.

    Son regard meurtrier fixait Kenji Takagi avec une rage incommensurable.

     

     

    Enfin, à la fin de la journée, les élèves se levèrent pour rentrer.

    -                Je te dis à demain, dit Kenji avant de s’en aller

    -                Bien sur, à demain !

    Et elle continua à ranger ses affaires dans son sac. Mio chercha Kyo du regard et vit qu’il les attendait, les bras croisés et le dos appuyé contre le mur près de la porte.

    Kenji Tagaki passa près de lui pour sortir et leurs regards se rencontrèrent. Kenji prit d’abord un air intrigué en apercevant l’éclair de rancune qui brillait dans le regard de cet élève qu’il ne connaissait pas encore, puis lorsqu’il comprit, un sourire de défi se dessina sur ses lèvres et il sortit sans un mot.

    -                Qu’es ce qu’il se passe, Mio ? fit Kaori

    -                Rien pourquoi ?

    -                Je ne sais pas, tu regardais vers la porte d’un air inquiet

    -                Oh rien, je me demandait juste si le nouveau allait réussir à retrouver la sortie

    -                Ne t’inquiète pas, il va suivre des élèves, et puis il y a les pancartes au cas où. Comment tu le trouves d’ailleurs ?

    -                Il a l’air gentil…dit elle d’une voix hésitante

    A cet instant, elles se rendirent compte que Kyo ne les avait pas attendus

          -    Comment ça se fait ? fit Kaori surprise, c’est la première fois qu’il rentre sans moi, viens dépêches toi, on peut le rattraper, il était encore là, il y a dix secondes !

          -    Non, Kaori, dit elle en l’a rattrapant par le bras, il vaut mieux le laisser un peu seul, il avait l’air très contrarié…

    Kaori plissa les sourcils

    -                Contrarié ? Mais pourquoi ?

    Elle haussa les épaules

    -                J’en sais rien, mentit elle, au fait, Chiba et toi êtes voisins, non ?

    -                Oui pourquoi ?

    -                Alors pourquoi ne faites vous pas le chemin ensemble le matin ?

    -                Parce qu’il était toujours en retard à cause de moi alors je lui ai dit de ne plus m’attendre, au début, il ne m’écoutait pas mais bon quand j’ai finis par faire exprès de nous mettre encore plus en retard quand je le voyait en train de m’attendre il a fini par m’écouter, dit elle en riant, et puis ça me fait faire du sport !

    Kaori mit un doigt sur son menton et leva la tête, l’air songeur

    -                Je me demande s’il continu à s’entraîner aux arts martiaux, le matin…

    -                Tu vis à deux pas de chez lui et tu ne le sais pas ?

    -                C’est que je dors le matin alors…

    -                Vu le corps qu’il a, à mon avis il continu

    -                Oui, c’est vrai que je vois mal ce vieux ronchon arrêter le karaté, il adore ça !

    -                Alors pourquoi tu t’es posé la question ?

    -                Parce que je ne l’ai pas vu s’entraîner depuis longtemps

     

     

    Lorsque Kaori arriva devant chez elle, elle regarda un moment la maison voisine où vivait Kyo.

    -                Je me demande ce qu’il a…marmonna t-elle, on rentre toujours ensemble d’habitude…

    En arrivant à la maison, sa mère s’avança vers elle

    -                Ma pauvre chérie, tu dois mourir de faim ! s’inquiéta t-elle, tu es parti sans ton déjeuner ce matin !

    -                Oh ne t’inquiète pas, maman ! Ce râleur de Chiba avait apporté deux bentôs alors il m’a passé le deuxième

    Sa mère plissa les sourcils

    -                Mais c’est pas possible, on les a préparé ensemble très tôt ce matin parce qu’elle a reçu hier un nouveau livre de cuisine, on voulait tester des nouvelles recettes et c’est plus marrant à deux

    Kaori, qui venait d’enfiler ses chaussons se retourna vers sa mère

    -                Quoi ? ça veut dire qu’il m’a laissé son bentô ?

    -                On dirait bien, pouffa sa mère

    -                Non, je n’y crois pas…Attends, je vais vérifier !

     

    Sans se donner la peine de remettre ses chaussures, elle alla sonner dans la maison voisine

    -                Ah Kaori, comment va tu ?

    -                Pardon de vous déranger Madame Chiba, je voulais juste vous poser une question

    -                Et bien, vas y

    -                Combien de bentôs avez-vous donné à Kyo, ce matin ?

    -                Un seul, pourquoi ?

    -                C’est tous ce que je voulais savoir ! Merci beaucoup et pardon pour le dérangement !

    Elle s’inclina et regagna sa maison à pas de course

    -                J’y crois pas, s’exclama t-elle, il m’a donné son déjeuner alors qu’il n’avait rien d’autre à manger !

    -                De quoi te plaint tu ? fit sa mère en souriant

     

     

    -                Je m’en doutais un peu, gloussa Mio au téléphone lorsque Kaori le lui raconta ce soir là

    Kaori se blottit dans son lit en soupirant

    -                Il faut que je trouve un moyen de lui faire plaisir pour le remercier mais je n’ai pas d’idée…Et je suis fauchée comme les blés

    -                Oh, tu sais si ça vient de toi, tu pourrais lui offrir un cure dent, je suis sûre qu’il serait heureux

    Kaori éclata de rire

    -                N’importe quoi, toi ! un cure dent !

    -                Mais c’est vrai, tu n’as pas besoin de faire quelque chose d’extraordinaire, c’est le geste qui compte !

    -                Tu crois ?

    -                Bien sûr !

    -                Bon…Bah, je vais y réfléchir alors…

    Elle passa un long moment à se creuser la tête, sans trouver d’idées qui tiennent la route, jusqu’à ce que le sommeil la gagne…

     

     

    Le lendemain matin, Kaori se réveilla une demi-heure avant son réveil.

    Elle s’asseya lentement et un sourire se dessina sur ses lèvres.

    -                Je sais ! s’exclama t-elle en sautant de son lit

     

     

    Elle arriva à l’heure en cours pour la première fois depuis des semaines à la surprise générale.

    -                Qu’es ce qu’il va tomber, marmonna Kyo

    -                Je t’ai entendu ! s’énerva t-elle

    -                C’était le but !

    Elle prit son visage entre ses mains et le tordit dans tout les sens

    -                Bonjour !

    Elle se retourna et sourit en reconnaissant le nouveau

    -                Ah, salut Takagi ! s’exclama t-elle joyeusement, comment vas-tu ?

    -                Incroyable, tu es même rayonnante le matin, comment fait tu ?

    Elle éclata de rire

    -                Je suis toujours de bonne humeur normalement, au fait je ne t’ai pas présenté mes amis ! Voici Mio Hino, ma meilleure amie depuis près de deux ans

    Ils se saluèrent de la tête

    -                Et voici Kyo Chiba, continua t-elle joyeusement en enroulant les épaules de l’intéressé avec son bras, j’ai passé toute mon enfance avec lui, il est comme mon frère !

    -                Lâches moi, idiote, marmonna t-il en se dégageant de son étreinte

    -                Ne fais pas attention, continua t-elle en balayant l’air d’une main, il est tout le temps comme ça ! Bon, et si tu nous parlais un peu de toi !

    -                Que veux tu savoir ?

    -                Et bien, parles nous un peu de ta famille, de ton déménagement, je ne sais pas moi...

    -                Et bien, je suis fils unique, nous avons simplement déménagé parce que mon père a été muté dans la région

    -                Ah ? fit Mio, ça a dut être dure pour toi, as-tu laisser des amis derrière toi ?

    -                Oui, bien sûre, mais nous restons en contact

    -                Oui mais quand même, fit Kaori d’un air pensif, ça doit être dure pour toi, je ne sais pas comment je serai si je devais cesser de voir Kyo et Mio, tous les jours…

    -                Sincèrement, je ne regrette pas d’être venu, dit il en lui lançant un regard appuyé

    Mais Kaori ne sembla pas relever le sous entendu

    -                C’est vrai ? L’école te plait ? s’exclama t-elle joyeusement

    -                Heu, je ne parlais pas vraiment de…

    -                C’est formidable ! Continua t-elle, tu vas adorer cette école, bon, le prof est casse pied par moment, pour ne pas dire carrément chiant, mais sinon à part ça…

    -                Qui est carrément chiant, Mademoiselle Shinagawa ?

    Kaori sursauta et se retourna très lentement…

    C’était le « prof chiant » en question

    -                Monsieur Ogura,…ce n’est pas ce que vous croyez, begaya t-elle, le visage bleu de peur, je ne parlai pas de vous

    -                Vraiment ? Alors de qui parliez vous ?

    Il parlait avec une froideur qui ne laissait présager rien de bon

    -                Elle parlait du professeur de sport, Monsieur Ogura, intervient Kenji, je ne l’ai encore jamais rencontré mais elle me disait qu’il était beaucoup moins indulgent que vous

    -                Vraiment ? marmonna t-il en jetant un regard vers Kaori, bien, si tu le dis ! Je reviens, je vais faire des photocopies avant de commencer le cours.

    A peine eut il quitter la salle que Kaori s’était déjà jeté dans les bras de Kenji

           -    Oh, mon sauveur, merci ! Tu m’as sauvé la vie !

    Un grand sourire se dessina sur le visage de Kenji et il posa sa main sur son dos pour l’appuyer davantage contre lui

    -                Ce n’était rien, voyons

    Il ouvrit les yeux et tiqua de frayeur en croisant le regard de tueur de Kyo.

    Il pouvait y voir très distinctement les envies de meurtre qui se bousculaient en lui.

    Un rire nerveux raisonna dans la gorge de Kenji et il se libéra de l’étreinte de Kaori sans oser croiser de nouveau le regard de Kyo.

     

     

     

    Lorsque l’heure de midi sonna, Kyo était déjà parti sur le toit. Kaori demanda à Mio de l’attendre et se hâta de le rejoindre.

    Comme elle en avait fait la demande à Madame Chiba au petit matin, celle-ci ne lui avait pas préparé son déjeuner, il avait donc dut s’acheter un sandwich sur le chemin du lycée.

    -                Chiba ?

    Etrangement, elle commenca à se sentir un peu intimidée.

    -                Quoi ? répondit il sans se retourner vers elle

    -                Heu…Tiens !

     

    Il se retourna et son visage se figea dans une expression indéchiffrable.

    Kaori lui donnait un bentô

    -                C’est moi qui l’ai fait, avoua t-elle les joues rouge et les yeux fuyants, pour te remercier pour hier…tu m’as donner ton bentô alors que tu n’avais rien d’autre à manger sur toi…

    -                Tu rigole…C’est rien, ça, bégaya t-il le visage rouge jusqu’aux oreilles et les yeux fixés sur le sol

    -                Pour moi c’était quelque chose, insista t-elle, allez tiens !

    Il prit le bentô et l’ouvrit sous le regard anxieux de Kaori

    Il put alors constater sans surprise que la présentation n’était pas terrible

    -                Et même carrément nul, ajouta t-il

    -                Hey, sois indulgent, c’est la première fois que j’en fait un ! s’énerva t-elle en lui donnant des coups qu’il ressentit à peine tant il était occupé à rire

    Le regard de Kyo s’attendrit lorsqu’il posa les yeux sur elle et celle ci sentit son cœur manquer un battement.

    -                Hein, c’était quoi ça ? se demanda t-elle en posant une main sur sa poitrine

    Pendant un instant, ils restèrent ainsi, les yeux perdus dans ceux de l’autre, jusqu’à ce que Kaori se décide à reculer,à la fois effrayée et troublée par l’ambiance étrange qui les avait habité pendant quelques interminables secondes…

    -                Heu, je…Je vais cherché Mio, je…Je reviens, bégaya t-elle d’une toute petite voix avant de s’éloigner à grandes enjambés

    Le regard heureux, Kyo se laissa glisser sur le sol et goûta le plat…

    Un sourire attendrit se dessina sur son visage

    -                Elle n’a jamais sut doser, murmura t-il avant d’engloutir une boulette de viande un peu trop salée

     

     


    1 commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique